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Carte du ciel astrologique et intelligence

Rédigé par JC le — Publié dans Astrologie

J’ai déjà évoqué ici des études statistiques examinant les liens possibles entre le signe zodiacal et la personnalité, ou la compatibilité du couple en astrologie (affinités entre les signes du zodiaque). Or, je suis tombé récemment sur une étude particulièrement intéressante parce qu’elle teste l’interprétation de cartes du ciel de naissance par des astrologues, au lieu de chercher des corrélations entre des données astrologiques et des facteurs humains dans un vaste échantillon.

Et, ma foi, les nouvelles ne sont pas excellentes, du moins pour les astrologues. Mais ne vous inquiétez pas pour eux; ils en ont vu d’autres.

L’expérience dont il est question a été réalisée par des scientifiques indiens, et les résultats ont été publiés l’an dernier dans la revue Current Science (A statistical test of astrology par Jayant V. Narlikar, Sudhakar Kunte, Narendra Dabholkar et Prakash Ghatpande, page 641).

Baptisée l’«expérience de Pune», cette étude avait pour but de vérifier si les astrologues pouvaient déterminer, à partir d’une carte du ciel (un thème astral à la naissance), si une personne possédait une intelligence supérieure ou était intellectuellement handicapée. Avant l’étude, les astrologues prétendaient être en mesure de faire cette distinction en considérant la position des planètes dans les signes.

(Note: les participants utilisaient l’astrologie védique, qui, selon Wikipédia, propose une structure assez similaire à l’astrologie occidentale mais qui tient toutefois compte de la précession des équinoxes, qui crée un décalage entre les signes astrologiques et les constellations qui en étaient à l’origine. À ce propos, la page Votre véritable signe zodiacal vous donne la position exacte du soleil dans les constellations du zodiaque, qui sont d’ailleurs au nombre de 13 et non pas 12, le Serpentaire ou Ophiucus ayant été laissé de côté par les astrologues.)

Les cartes du ciel à la naissance étaient celles de 200 enfants: 100 brillants élèves (groupe A) et 100 autres jeunes qui fréquentaient une école spéciale pour déficients intellectuels (groupe B).

La tâche des astrologues était très simple: examiner les cartes du ciel et déterminer auquel des deux groupes appartenait l’individu (brillant ou handicapé).

Plusieurs des 51 astrologues qui devaient participer à cette expérience se sont désistés, de telle sorte que seulement 27 ont expédié des réponses pour l’épreuve qui consistait à classer 40 cartes du ciel sélectionnées au hasard sur les 200.

Par pur hasard, un non-astrologue pouvait espérer obtenir un score de 50%, donc de 20 réponses correctes (une chance sur deux de deviner à chaque essai, comme en lançant une pièce de monnaie).

Les résultats des astrologues ont été très décevants: le score moyen était de 17,25 réponses correctes sur 40, soit en dessous du hasard (mais pas suffisamment pour que ce soit statistiquement significatif). Le meilleur score était de 24 sur 40, ce qui était sous le seuil de réussite fixé par les expérimentateurs.

Les auteurs concluent donc à juste titre que l’étude d’une carte du ciel ne permet pas de déterminer l’intelligence d’un individu, même de façon très approximative, contrairement à ce que les astrologues pensaient avant de participer (ou de se désister ).

En discutant avec les astrologues ayant participé à l’expérience de Pune, les auteurs remarquent que beaucoup considéraient qu’un taux de succès de 50% (le hasard) prouvait le pouvoir prédictif de l’astrologie… Même si le présumé pouvoir prédictif de l’astrologie semble nul pour ce qui est de l’intelligence, Narlikar et ses collègues terminent leur article en signalant qu’il serait cependant intéressant de tester d’autres caractéristiques personnelles à l’aide de cartes du ciel et du même protocole. Question d’en avoir vraiment le coeur net…

Astrologie scientifique?

En terminant, je voulais vous signaler que je suis tombé sur des statistiques assez étonnantes en cherchant des informations pour ce billet. En dépit des études qui montrent jusqu’à maintenant que la position des planètes (y compris la pleine lune) ne semble pas avoir d’effet mesurable sur nous, il semble que l’astrologie soit néanmoins perçue comme plus scientifique que d’autres domaines «ésotériques». Et cela même chez les étudiants à l’université.

D’après des données compilées pendant 20 ans (1989 à 2009) dans un cours d’introduction à l’astronomie à l’université, 78% des étudiants (peu importe leur domaine d’études) considèrent que l’astrologie est «très scientifique» ou «approximativement scientifique» (sort of scientific en anglais). Chez les étudiants d’une discipline scientifique, cette proportion est plus faible, mais tout de même de 52%!

Un sondage auprès d’étudiants en médecine de l’Université San Marcos de Lima (Pérou) fournit des résultats très similaires: 13% considèrent l’astrologie comme «très scientifique» et 40% comme «approximativement scientifique».

Comment expliquez-vous ces résultats? Est-ce simplement à cause d’une confusion entre astronomie et astrologie? Ou bien est-ce plutôt parce que le «support» de l’astrologie – les planètes et leur position, c’est-à-dire la carte du ciel – semble plus «solide» que pour d’autres domaines qualifiés de «pseudoscientifiques»?

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