BlogParanormal.com devient une référence en parapsychologie!

Rédigé par JC le — Publié dans Brèves, Parapsychologie, Vie du blog

(Désolé pour le titre sensationnaliste, vous allez comprendre.) Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, mais je viens de m’apercevoir que mon petit blog – celui que vous lisez en ce moment – figure dans la liste de liens externes de l’article de Wikipédia sur la parapsychologie, rien de moins.

J’avoue que je ne sais pas ce que je dois en penser. C’est vrai que j’ai écrit quelques billets sur des recherches qui s’apparentent à la parapsychologie, mais mon blog est-il pour autant une ressource digne de figurer dans la liste des liens d’un article de Wikipédia? Sincèrement, je ne le crois pas. Mais en même temps, c’est vrai que je suis un peu flatté. J’ai même pris une photo d’écran au cas où le lien disparaîtrait de la page. ;-)

[Je sais bien que Wikipédia est un site ouvert où tous les internautes peuvent apporter leur contribution (il est donc faillible même s'il existe certainement des mécanismes de protection contre les abus), mais il est souvent cité comme un site de référence de bonne qualité.]


Autre remarque importante, le «blog du paranormal et de l’insolite» est inclus dans la liste «Liens externes autour de la parapsychologie». Drôle d’expression, n’est-ce pas? Est-ce parce qu’il existe trop peu de vraies ressources sur la parapsychologie en français – comme le site de l’Institut métapsychique international et d’autres qui font partie de ma liste de liens externes sur ce blog – qu’on doive élargir la liste et inclure des sites qui se contentent d’évoquer plus ou moins directement (ou fréquemment) le sujet?

Soit dit en passant, sur la version anglaise de l’article sur la parapsychologie de Wikipédia, on retrouve dans les liens externes les sites d’organismes de recherche indépendants, de départements d’universités qui mènent des recherches et quelques sites très connus dans le domaine. Que peut-on en conclure?

Cette catégorie de sites est complétée par des «Liens externes sceptiques sur la parapsychologie», parmi lesquels on retrouve les sites d’Henri Broch, de Susan Blackmore et autres CSICOP. (Les zététiciens ne doivent pas souvent fréquenter cet article : un site qui prétend fournir des méthodes pour développer des capacités de télékinésie a réussi à se faufiler dans cette liste!)

Ensuite, tout en haut de la page de l’article de Wikipédia, on peut lire qu’il «provoque une controverse de neutralité» et qu’il «convient donc de le considérer avec précaution». De quoi s’agit-il? Le 21 juin 2006, un internaute qui s’identifie comme un «fervent défenseur de la zététique» a estimé qu’il y avait un problème de «non neutralité» parce que, selon lui, l’article en question avait été rédigé par «un (des) adeptes de la parapsychologie».

(Bref, mon blog du paranormal semble classé dans les sites plus ou moins neutres, ou même plutôt favorables à la parapsychologie si on regarde d’autres sites de la même liste. Mais ce n’est pas l’avis de tous ; il y a quelques mois j’ai vu avec surprise que mon petit blog avait été intégré à une liste de «ressources sceptiques» sur le Web.)

Pourtant, on trouve des phrases passablement neutres dans l’article de Wikipédia, par exemple : «En effet, l’existence même de son sujet d’étude n’est pas prouvée, et est régulièrement remise en question». En outre, l’auteur s’attarde longuement sur les «problèmes» de la parapsychologie : reproductibilité, absence de théorie pour expliquer les éventuels phénomènes, effet de l’expérimentateur et… le manque de moyens. J’ai l’impression que c’est peut-être sur ce dernier point que le sceptique extrême pourrait se sentir interpellé. On y déclare que (et je cite) :

Les recherches effectuées dans le domaine de la parapsychologie depuis près d’un siècle ont été effectuées avec les mêmes moyens que ceux dévolus aux départements de psychologie américains pendant deux mois. Cela permet d’expliquer en partie la raison pour laquelle les parapsychologues ont de grandes difficultés à mettre en place des recherches. Il faut ajouter à cela le nombre faible de chercheurs travaillant à temps plein dans ce domaine.

En supposant que ces données soient exactes (je n’ai pas pu les vérifier), on peut s’interroger. Comment peut-on réaliser des recherches de qualité, en quantité suffisante, et avec des équipements adéquats et de bons protocoles, si l’on ne dispose pas des budgets nécessaires? J’ai l’impression que ce genre d’argument irrite beaucoup ceux qui sont déjà persuadés que les phénomènes paranormaux n’existent pas et qu’il est donc totalement ridicule de dépenser de l’argent pour tester ce type d’hypothèse.

N’empêche que la définition de la parapsychologie proposée sur Wikipédia est nettement plus objective que celle qu’on peut lire ailleurs, comme dans cet article récent du journal La Presse. ;-)

Lire aussi:


25 réponses à “BlogParanormal.com devient une référence en parapsychologie!”

  1. Qualités d’animation rédactionnelle indéniables et non dénuées d’humour francophone: un blog qui m’a fait m’intéresser à d’autres expériences…
    Bonne continuation JC!

  2. JC dit :

    Olivier, merci pour les fleurs. J’attends maintenant les pots ;-)

  3. Raoul dit :

    Content que cela vous ait plu. Avec quelques amis du Groupe Etudiants de l’IMI, nous sommes à l’origine de cette catégorie « Parapsychologie » et de la plupart des articles qui y figurent. L’accès libre de Wikipédia est à double versant, car bien qu’on puisse proposer des définitions et des liens autour de notions dévoyées, les sceptiques peuvent en faire autant. Impossible de leur faire entendre raison ni de trouver de support « officiel » du côté des juges de Wikipedia. C’est ainsi que nos articles sont régulièrement dévastés par un zététicien de passage, ou que les plus new age placent leurs fantaisies en démultipliant l’amalgame autour de la parapsychologie.

    Et je confirme que, même si je ne me souviens plus être à l’origine de ce lien vers votre site, je trouve qu’il s’agit d’une ressource intéressante, et que les sites francophones sont effectivement rares et rarement du calibre universitaire de toute façon. Par ailleurs, les catégories « tenants » et « sceptiques » sont de toute façon faussée car il est plus normal d’être les deux à la fois qu’un seul.
    Bonne continuation, et venez nous aider à l’occasion…

  4. Roshieru dit :

    >> Mais ce n’est pas l’avis de tous ; il y a quelques mois j’ai vu avec surprise que mon petit blog avait été intégré à une liste de «ressources sceptiques» sur le Web.

    Je vais sans doute te traumatiser à vie mais, si on se base sur le rôle originel du sceptique, alors tu t’en rapproches un peu. Tu ne gobes pas ce qu’on te raconte, tu cherches des preuves, tu uses de l’art du doute, si je puis dire, enfin ça se sent à travers tes articles. Tu ne verses pas dans l’extrémisme de certaines croyances (ne pas croire au paranormal peut aussi être une forme de croyance, au même titre que l’athéisme, quitte à déplaire à certains en disant cela). Le sceptique est tout simplement quelqu’un de prudent, de neutre, qui attend des preuves, mais sans pour autant dénigrer s’il n’y en a pas (car après tout une absence de preuve ne veut pas forcément dire que ça n’existe pas, le sceptique ayant aussi pour pensée que l’être humain ne peut jamais arriver à aucune certitude extrême).

    Malheureusement, le rôle du sceptique a été entièrement détourné. Je ne rencontre que très peu de personnes se disant sceptiques respectant vraiment les règles de cet art de pensée (ces personnes sont, en prime, très agressives et violent ce principe de neutralité). L’article scepticisme sur Wikipedia dit, d’ailleurs, à ce sujet quelque chose d’intéressant :

    « De nos jours, cependant, le terme est galvaudé par des personnes, qui s’auto-proclament sceptiques mais sont en fait clairement orientées. Ce ne sont pas les arguments qui posent problème, mais le fait de s’étiqueter « sceptique » alors qu’on est en fait « convaincu ». »

    Sinon, il est certain qu’écrire sur Wikipédia pose problème. Surtout dans un domaine comme la parapsychologie. Mais, pour rire un peu, l’article sur les Bogdanoff rencontre souvent quelques difficultés entre les fans et les autres :) Cependant, le défaut peut se retourner en avantage : le site pouvant être édité, on peut corriger ce qu’on estime faux. En tout cas, courage à ceux qui rédigent (je parle de l’article de parapsychologie et pas des Bogdanoff, oeuf curse).

  5. JC dit :

    Bonjour Roshieru,

    Mais non, vous ne me traumatisez pas. ;-)

    Comme vous le mentionnez, ma démarche est effectivement sceptique au vrai sens du terme. Cependant, dans sa définition populaire, le scepticisme revient souvent à nier en bloc et dénigrer tout ce qui peut sembler paranormal ou inexpliqué par la science actuelle, et présenter les parapsychologues – des chercheurs universitaires qui tentent d’étudier ces phénomènes en laboratoire – comme de simples charlatans.

    C’est ce que j’ai pris l’habitude d’appeler le «scepticisme extrême», une doctrine qui peut aller jusqu’à décourager ou ridiculiser la recherche sur un phénomène sous prétexte qu’il relève de la superstition et qu’il est évident qu’il n’existe pas.

    C’est pour cette seule raison que j’ai été surpris qu’on identifie mon blog comme une ressource sceptique.

  6. JC dit :

    Bonjour Raoul,

    Ah! voilà donc la solution de l’énigme ;-)

    En tout cas, merci à vous et vos collègues d’avoir mentionné mon blog dans Wikipédia, et bonne continuation dans vos projets à l’IMI.

  7. Roshieru dit :

    « C’est pour cette seule raison que j’ai été surpris qu’on identifie mon blog comme une ressource sceptique. »

    Il est certain, qu’au sens moderne et détourné, ça peut surprendre et parfois même mécontenter d’y être associé.

    Ceci dit, et en s’écartant un peu du sujet, je ne pense pas que tous les sceptiques modernes trahissent la pensée ancienne (ou, en tout cas, le sens premier du scepticisme). Par contre, il y a un certain nombre de personnes qui font valoir leur manque de culture en s’accolant l’étiquette sceptique, sans en avoir la philosophie. C’est fortement regrettable car l’art du doute, en lui-même, est une excellente attitude. Il évite d’applaudir avec trop d’enthousiasme une affirmation séduisante sans qu’elle ne soit vérifiée mais ne cherche pas à détruire les personnes qui font preuve de cet enthousiasme. Cela permet, notamment, de démasquer plus facilement les charlatans, en ne se laissant pas impressionner.

    Malheureusement, je remarque sur bien des forums se réclamant de la pensée « sceptique » des gens qui se plaisent à calomnier et humilier d’autres personnes sous prétexte de leurs croyances (envers des religions, le paranormal, les pseudosciences ou les ovnis, voire tout ça à la fois). Voire même des disputes entre sceptiques extrêmes reprochant à d’autres sceptiques leur acceptation de l’existence de Dieu (je n’ai vu nulle part écrit qu’un sceptique se devait d’être athée ! L’athéisme n’étant pas moins une croyance aussi en l’absence de preuves !). Je pense, qu’au contraire, le sceptique peut-être croyant mais sait faire abstraction de ses croyances lorsqu’il se penche sur un sujet (car il a conscience que ses croyances n’ont pas de fondement et sont parasites, dans ce cas). De toute manière, je n’ai jusqu’à présent rencontré personne capable de faire abstraction du phénomène de croyance, ça me paraît être dans la nature humaine.

    Par contre, je me pose une question : d’un côté, on me dit que la zététique a une démarche différente du scepticisme. De l’autre, je lis qu’Henri Broch qualifie la zététique d’art du doute. Dans l’ensemble, je retrouve un peu la même façon de procéder entre sceptiques (au sens large du terme) et zététiciens. Et, là aussi, on trouve des partisans extrêmes qui ne semblent pas avoir totalement compris le but de cette « philosophie ». Il me semble aussi que la zététique ne critique, à la base, que les protocoles des expériences en parapsychologie (et non pas la parapsychologie elle-même), donc qu’elle n’est pas opposée à l’existence de phénomènes si ceux-ci sont prouvés dans des conditions acceptables. Or, je trouve souvent le discours inverse chez nombre de soi-disant zététiciens, qui ne critiquent non pas les méthodes mais le sujet d’étude lui-même.

    Tout cela m’amène souvent à éviter les forums de sceptiques ou de zététique comme la peste, car j’ai le sentiment que si j’y mets les pieds et ose poser mes habituelles questions ou réflexions, je vais me faire casser la gueule (sans compter les remarques chiantes du style : « cette hypothèse n’est pas formulée en des termes scientifiquement corrects ». Désolée mais j’ai bac L). Bien entendu, il y a des gens tout aussi partisans (mais de l’autre côté) sur les forums orientés vers un avis positif sur le paranormal, mais je ne ressens pas cette agressivité et j’ai l’impression que les discussions peuvent se faire plus sereinement, même si l’on propose un avis rationnel pour, par exemple, une possible expérience de rêve prémonitoire.

  8. JC dit :

    Au sujet du scepticisme et de l’athéisme (et du reste): la philosophie du groupe américain CSICOP (qui semble bien s’entendre avec le laboratoire de zététique d’Henri Broch puisqu’il en a fait son «Center for Inquiry France») prône qu’en l’absence de preuves de l’existence d’un phénomène, la position par défaut devrait être de ne pas y croire (donc toute croyance religieuse ne peut pas se justifier car il n’y a pas de preuve objective de l’existence d’un dieu).

    Ce point de vue peut très bien se défendre mais, derrière cette apparente neutralité se cache pour beaucoup une certitude : celle que tout phénomène paranormal est obligatoirement une mauvaise interprétation des faits ou une fraude.

    Un exemple : le fondateur lui-même du CSICOP, Paul Kurtz. Selon ce lien :

    http://www.alternativescience.com/csicop.htm

    Paul Kurtz, alors qu’on l’interrogeait sur la possibilité de l’existence d’extraterrestres, aurait répondu :

    «If we are going to admit aliens, what are we going to admit next? Fairies? Elves? Where do we draw the line?»

    (Ce qui donne à peu près : «Si l’on devait admettre [l'existence des] extraterrestres», que devrait-on admettre ensuite? Les fées? Les elfes? Où plaçons-nous les limites?)

    Cette déclaration peut sembler anodine mais elle illustre bien la pensée du fondateur et président du CSICOP.

    Par ailleurs, si vous n’avez pas lu les commentaires très pointus de Bob à propos des «sceptiques extrêmes» (notamment sur l’agressivité de certains), je vous invite à le faire :

    http://www.blogparanormal.com/?p=63

    En anglais, vous pouvez également lire cet article qui jette un regard critique sur le CSICOP:

    http://cura.free.fr/xv/14starbb.html

    Cela dit, même les sceptiques extrêmes peuvent jouer un rôle très important dans les recherches sur le paranormal, par exemple en critiquant les méthodologies, qui peuvent ensuite être améliorées.

  9. Roshieru dit :

    >> Cela dit, même les sceptiques extrêmes peuvent jouer un rôle très important dans les recherches sur le paranormal, par exemple en critiquant les méthodologies, qui peuvent ensuite être améliorées.

    Oh, je ne dis pas le contraire, bien entendu. Je n’ai rien contre ceux qui font ça.

    Par contre, cette histoire de ne « pas y croire » comme position raisonnable (ou neutre) me fait doucement sourire.

    On dit qu’admettre l’existence d’une chose sans preuve est une croyance.

    Il n’y a pas de preuves de l’existence d’une entité supérieure, donc les religions sont une croyance.

    Mais il n’y a pas de preuves de sa non-existence. Donc affirmer qu’il n’existe pas car c’est une position soi-disant raisonnable ou neutre est une croyance aussi.

    De plus, si l’on regarde en arrière l’Histoire humaine, on peut s’apercevoir que l’absence de preuves n’est pas une preuve en soi pour montrer qu’un phénomène n’existe pas. Certaines personnes pensaient que le Soleil tournait autour de la Terre car c’était pour elles la seule conclusion logique possible. Si quelqu’un était venu leur dire l’inverse, sans forcément pouvoir fournir de preuves, elles auraient légitimement été en colère. Tout en ayant tort sans le savoir (c’est ce qui s’est passé, d’ailleurs).

    La vraie position neutre serait de ne pas se prononcer avant d’avoir assez d’éléments concluants.

    Je ne dis pas que le psi existe forcément, à l’image de la Terre tournant autour du Soleil, mais que vouloir tuer dans l’oeuf les recherches à ce sujet ne me semble pas être un acte très raisonnable et neutre.

    Car, après tout, si on prouve son existence, alors on avancera d’un pas dans la compréhension du monde. Si on prouve que ça n’existe pas, alors on montrera que tout n’est que croyance et cela pourrait même en apprendre sur les lois du hasard. Dans les deux cas, c’est une avancée. Mais on a pourtant l’impression de toucher du doigt un domaine incroyablement dangereux, plus dangereux encore que la découverte de la bombe atomique, pour qu’il y ait une telle levée de boucliers.

  10. JC dit :

    Bonjour Roshieru,

    Dans un premier temps, il faudrait s’entendre sur la définition d’une croyance. Wikipédia (encore!) indique :

    Dans son sens le plus courant, croyance est un terme qui s’applique à l’adoption d’une vision du monde qui n’est pas fournie par l’expérience ou la science, mais par les échanges entre divers individus ou par divers textes dogmatiques. Ainsi, la croyance est l’attitude de l’esprit qui affirme, selon des degrés plus ou moins grands de possibilité, la vérité ou la réalité d’une chose, sans pouvoir fournir de preuve, ni qu’il soit possible de pouvoir fournir la preuve de sa fausseté.

    Ensuite, il est évident, comme vous dites, que «l’absence de preuves n’est pas une preuve en soi pour montrer qu’un phénomène n’existe pas». Cet énoncé est un peu dangereux car il pourrait être utilisé comme argument pour appuyer n’importe quelle idée sans aucune preuve. D’autant plus qu’on ne peut pas prouver définitivement qu’une chose n’existe pas. N’oublions pas que le fardeau de la preuve repose sur la personne qui avance une nouvelle idée.

    Enfin, je suis totalement d’accord avec vous quand vous dites qu’on ne doit pas «tuer dans l’oeuf» les recherches sur le psi. En fait, si j’avais un message à faire passer sur ce blog, ce serait certainement un des plus importants.

  11. Roshieru dit :

    Oui, c’est vrai que ma phrase pourrait être reprise dans un but néfaste, je n’y avais pas pensé en l’écrivant. Et pourtant, je pensais avoir relu et avoir éliminé toutes mes bêtises. Mais je suppose que tu as dû comprendre ce que je voulais dire, + ou – (désolée, je te tutoie, j’ai du mal à vouvoyer sur le net >_>). Je pense qu’il faut chercher. S’il n’y a rien, si tout est hasard par exemple, tant pis, mais au moins on en aura la certitude, on pourra définitivement passer à autre chose. Je ne vois pas l’intérêt de dire « la recherche est inutile car il n’y a pas de preuves », alors qu’il me semble que la recherche peut justement viser (pas toujours) à trouver des preuves. Je crois que si on s’en était tenu à cet énoncé de « preuves pour effectuer des recherches », certains domaines n’auraient guère avancé. Prenons le cas du trou noir, par exemple : la théorie de son existence a été faite avant son observation (le concept date de Newton, je crois, et la première observation en 1971) !

    Pour ce qui est de la croyance, je pense être d’accord avec la définition du wiki. Sauf pour le terme « expérience », qui me semble fort vague. Vivre une expérience ne veut pas dire qu’on saura trouver la « vérité » dessus. Je ne sais pas si je suis claire mais, dans le cas de l’expérimentation d’une hallucination, par exemple, l’interprétation du phénomène pouvait être difficile lorsque la science ne l’avait pas encore décrypté. Je pense que l’expérience de quelque chose peut amener la croyance s’il y a une mauvaise interprétation.

    En espérant ne pas avoir dit d’autres bêtises ^^ »

  12. JC dit :

    Roshieru, on se comprend maintenant ;-) (ne vous en faites pas, la logique peut parfois flancher un peu).

    «Je pense qu’il faut chercher. S’il n’y a rien, si tout est hasard par exemple, tant pis, mais au moins on en aura la certitude, on pourra définitivement passer à autre chose.»

    Tout à fait d’accord, mais pour les sceptiques les plus extrêmes (dont certains sont très en vue aux États-Unis), la recherche en métapsychique/parapsychologie tente sans succès de prouver l’existence de ces phénomènes depuis plus d’un siècle. Pour ceux-ci, il est donc inutile de continuer à dépenser de l’argent pour une illusion qui relève de la superstition.

  13. Bob dit :

    Bonjour JC,

    J’ai rédigé l’article parapsychologie de Wikipedia ainsi qu’un certain nombre d’autres articles sur le même sujet (notamment avec Raoul).

    Malheureusement notre travail a été saccagé par des personnes qui ne connaissent rien à ce domaine de recherche et qui suppriment les données objectives pour ne donner qu’une version des recherches sur la parapsychologie provenant des pseudo-sceptiques. Il suffit de regarder leur façon de faire sur Wikipedia (voir les anciennes versions) pour comprendre le type de personne que sont les pseudo-sceptiques. Ils n’ont aucun respect pour le travail des autres. Quelles que soient les publications, le sérieux des recherches, aucun crédit n’est jamais accordé. C’est honteux mais malheureusement nous ne pouvons pas faire grand chose.

    Nous avions comme projet de proposer progressivement un grand nombre d’articles avec des références scientifiques. Voyant que notre travail était critiqué et modifié sans débat ou discussion par des gens qui n’ont manifestement aucun respect et aucune formation scientifique sérieuse, nous avons abandonné cette idée pour nous tourner vers celle d’une encyclopédie en accès privée.

    Au sujet des « deux mois », c’est effectivement très gênant pour les pseudo-sceptiques. La référence est notamment citée dans cet article de Parker :

    http://www.metapsychique.org/R.....ur-du.html

    « L’argument selon lequel un siècle de recherche n’y est pas arrivé et que par voie de fait ces phénomènes ne doivent pas exister, repose sur une conception erronée : les moyens dévolus à la recherche en parapsychologie durant un siècle sont équivalents au financement des laboratoires de psychologie américains pendant seulement deux mois. Ces ressources ont été presque entièrement consacrées aux recherches visant à accumuler des preuves du psi plutôt qu’à des expériences orientées vers sa compréhension (Schouten, 1998). »

    Et la référence initiale est :

    Schouten, S. (1998) Are we making progress ? In Psi Research Methodology : A Reexamination, Proceedings of an International Conference, pp. 295-322, edit. L. Coly & J. McMahon, New York, N.Y. : Parapsychology Foundation.

    Le travail effectué par les parapsychologues au vu des moyens dont ils disposent est tout à fait remarquable. Bien entendu, ces données sont soigneusement cachées par les pseudo-sceptiques car elles sont très dérangeantes. Quand on essaye de les faire passer, voilà ce qui se passe, on est bloqué… c’est navrant et cela explique en partie la situation actuelle de la parapsychologie. Paradoxalement, c’est quand on commence à prendre conscience de ce travail de désinformation que l’on commence très sérieusement à s’interroger sur les raisons sociales et culturelles d’un tel rejet irrationnel.

  14. JC dit :

    Bonjour Bob,

    Merci pour vos toutes vos précisions et la référence soulignant le peu de moyens de la parapsychologie.

    J’avoue que votre dernière phrase m’intrigue. Selon vous (très brièvement), quelles seraient ces «raisons sociales et culturelles d’un tel rejet irrationnel» ?

  15. Roshieru dit :

    J’ai une idée personnelle derrière la question des raisons sociales et culturelles :

    Tout n’est qu’affrontement de croyances et de conceptions du monde.

    En Occident, cela fait un moment que le courant matérialiste existe. Je ne parle pas que des côtés extrêmes du matérialisme (car tout n’est pas mauvais dedans, je ne diabolise pas). Le premier vecteur de ce courant se fait via les sciences, qui sont censées le justifier, et on s’appuie en même temps sur les sciences pour l’enseigner. Tout est matière, rien n’existe en dehors de ça, l’âme n’est qu’un fantasme, en fait tout ce qui n’entre pas dans le cadre de la matière est fantasme. Dans le même temps, il y a des personnes qui pensent que les lois de la science sont inviolables, aussi inviolables que le dogme d’une religion. La science est éclairée, ce qui n’obéit pas à ses lois menace de faire plonger le monde dans le chaos, il faut l’éradiquer. C’est le scientisme. Ces personnes feront tout pour défendre ces lois qu’elles pensent inaltérables. Il y a aussi l’athéisme. Combien de fois n’ai-je pas entendu dire qu’une personne éduquée était forcément rationnelle et que la foi, la croyance, était affaire d’obscurantisme… On stigmatise ceux qui croient, comme si c’était une tare, un signe d’inculture (je ne limite pas ça à la croyance en la religion). Le paranormal n’étant pas prouvé (ou plutôt on refuse de le reconnaître même si des expériences sont probantes), c’est forcément une croyance, donc forcément l’affaire de gens incultes, donc forcément quelque chose qu’il faut nier et détruire. A cela, il y a bien entendu un effet boule de neige : une personne soi disant éduquée, éprouvant un phénomène de croyance pour le paranormal, ou même un simple intérêt, craindra de le dire par peur d’être rejetée de son milieu.

    Le paranormal dans son champ le plus large (j’inclus donc les ovnis dedans) aborde des phénomènes qui échappent aux lois établies actuellement (donc serait une menace pour la science… cf. scientisme). Dans un sens, c’est déjà effrayant (si leur existence est avérée, il faudra certainement modifier la vision que l’on avait de ces lois). Le paranormal, c’est aussi la possibilité de voir des croyances que certains jugeaient idiotes comme finalement fondées sur quelque chose de réel (cf. athéisme et matérialisme). La précognition est acceptée depuis longtemps dans de nombreuses cultures, via les oracles par exemple, mais, jusqu’à présent, on qualifiait cela de superstitions, qu’un homme moderne ne devrait plus avoir. « L’usage de drogues provoque des visions, pourquoi voulez-vous que les oracles aient vraiment des pouvoirs ? » Imaginer que les croyances, dans leur tentative d’expliquer le monde, aient pu viser juste sur certains points, est plus que gênant (on comprend aisément pourquoi). Quelle serait finalement la raison d’être du matérialisme ou de l’athéisme, ou de la volonté même de « rationaliser » les choses (qui devient souvent synonyme de rejeter tout ce qui n’entre pas dans les lois du moment) ? Et au fil des découvertes sur le paranormal, qui sait jusqu’où l’on pourrait aller ? Quelles choses terrifiantes, encore, allons nous découvrir ? Je crois que tout cela fait peur à ceux qui baignent dans les idées que j’ai mentionnées plus haut. Etant anciennement athée, il m’a fallu par exemple beaucoup de courage pour accepter le droit à la foi, à la croyance, et me mettre à croire un peu à mon tour. Il est plus simple de rester ancré dans ses convictions plutôt que de faire preuve de tolérance et, parfois, changer.

    Pourquoi maintenant je parle de l’Occident, comme si ce que j’ai dit plus haut n’était valable que pour lui ? En fait, nous avons tous un héritage culturel. Prenons par exemple le bouddhisme, mi-religion, mi-philosophie, ayant des connexions avec l’hindouisme sur certains points. Les états modifiés de conscience sont + ou – connus des textes. Dans le bardo, on trouve des descriptions rappelant NDE et OBE. La méditation elle-même peut amener à ce changement de conscience. En Asie, beaucoup de personnes suivent le bouddhisme (divisées en différentes écoles), y compris au Japon où celui-ci s’est mêlé avec le shintoïsme, religion animiste où chaque chose est censée être un « dieu » (ou kami). La spiritualité des Chinois a dû s’affaiblir avec le communisme, mais pas celle des Japonais. On ne peut pas dire que ceux-ci vivent dans un monde arriéré (certaines technologies chez eux ont même quelques années d’avance sur la France), pourtant beaucoup croient en l’existence des fantômes, les temples sont toujours aussi sacrés, tout comme les forêts, etc… Ca explique aussi leur attrait pour les « nouvelles religions » (certaines étant carrément des sectes dangereuses). Bien que baignant dans un monde moderne, ils ont conservé cet attrait pour l’irrationnel et la spiritualité. Je le vois bien avec mon prof de littérature, d’origine japonaise, qui n’éprouve aucune gêne à nous expliquer les conceptions bouddhiques et shintoïstes, là où la plupart des profs français évitent de parler religion si ce n’est pas au programme.

    Je ne sais pas si c’est à ça que faisait mention Raoul mais c’est mon avis, pour ma part.

    PS : désolé pour ce nouveau délire peu clair. J’aurai aimé préciser certains points (pour le matérialisme, notamment) mais je manque de place.

  16. Bob dit :

    Bonjour JC,

    Je fais référence en particulier à Somnambulisme et Médiumnité de Bertrand Meheust qui détaille un certain nombre de ces raisons. Mais un vrai travail d’analyse sociologique en profondeur serait nécessaire. Il n’existe pas encore !

    En gros :

    - Face à un certain nombre de problèmes théoriques rencontrés dans le champ scientifique au début du siècle, il a mieux fallu rejeter un certain nombre de ces problèmes pour que la science puisse avancer. Ces questions sont là depuis un siècle et elles sont notamment posées par la parapsychologie : quel rapport entre un modèle théorique et la réalité ? Quel est le rôle de l’observateur ? Qu’est ce que la reproductibilité en science ?

    - Ces aspects scientifiques sont intimement liés à des aspects éthiques et socio-culturels. Les courants de pensées magnétistes et autre du début du siècle, proposaient une certaine éthique concernant le rapport au sujet et au monde. Si les recherches en parapsychologie impliquent des interactions directes entre sujets, et entre des sujets et leur environnement, cela va à l’opposé de la conception solipsiste du sujet sur laquelle s’est fondée l’occident au cours de ce siècle. Les conséquences éthiques donnent le vertige. Prendre en compte ce type d’interaction, cela reviendrait à accepter qu’un certain nombre d’erreurs aient été commises dans notre société.

    - Un exemple : le rapport aux tribus premières. Si le psi existe, alors un certain nombre de leurs pratiques et rituels, jugés comme relevant de la pensée magique et ayant disparus dans un certain nombre de cas, sous l’influence de l’occident, avaient un sens. Dans cette perspective, ces tribus étaient en avance par rapport à l’occident concernant la compréhension et la prise en compte de ces formes de perceptions spécifiques.

    - Ces expériences sont ainsi demeurées au cours du XXe siècle comme un « reste » non symbolisé. Un élément refoulé qui fait retour de façon pathogène : sectes, sorcellerie, etc.

    - Ces expériences sont ainsi amalgamées avec ce reste mortifère stigmatisé par les pseudo-sceptiques. Les pseudo-sceptiques sont en ce sens les gardiens du temple. Le travail de désinformation qu’ils opèrent est inconnu du reste de la société (sur le plan intra-psychique, ils ont d’ailleurs généralement été les victimes de l’aspect mortifère du paranormal). Ils font le sale travail : omission des faits quand ce n’est pas trop problématique. Quand cela prend trop d’ampleur, ils utilisent le mensonge. Il y a plusieurs exemples de ce type avec des voyants qui ont permis de retrouver des personnes disparues et qui ont ensuite été diffammés par des groupes sceptiques (qui en général perdent leur procès mais le mal est fait…)

    Il y a ensuite bien d’autres conséquences. Non seulement au niveau éthique mais aussi politique par exemple.

  17. Roshieru dit :

    Désolée, j’ai mis Raoul au lieu de Bob dans mon post (je déteste écrire sur les blogs, j’ai parfois du mal à voir qui dit quoi XD).

    Euh, voilà, en fait tu expliques mieux que moi… >_>

  18. JC dit :

    Bonjour Bob, vous creusez très profondément et ça fait réfléchir, en particulier votre argument sur les tribus qui touche particulièrement le Québec avec les autochtones. J’avoue que je n’avais jamais considéré la question sous cet angle. Merci pour ces précisions et pour la référence «Somnambulisme et Médiumnité» de Bertrand Meheust.
    ________________________________

    Bonjour Roshieru, vous avez relevé quelques-unes des pistes mentionnées par Bob. Il était très bien votre commentaire. ;-) Et en plus vous nous parlez du Japon, un pays effectivement fascinant à plus d’un point de vue.

  19. Roshieru dit :

    En tout cas, cette note fait couler beaucoup d’encre virtuelle :)

    Au sujet du fait que les pseudo-sceptiques seraient les « gardiens du temple », c’est une idée qui était aussi développée par Marcello Truzzi dans l’un de ces textes, surtout à propos du scientisme en fait (d’ailleurs, on peut le trouver traduit en français). Je cite :

    « L’intérêt majeur du Comité [CSICOP] n’était pas l’investigation mais de servir de défenseur d’un corps, un groupe de relations publiques pour l’orthodoxie scientifique. Le Comité a fait de nombreuses erreurs. Ma principale objection au Comité, et la raison pour laquelle j’ai choisi de le quitter, fut qu’il adoptait la position publique selon laquelle il représentait la communauté scientifique, servant de gardiens du temple face aux déclarations non conformistes, alors que je pensais qu’ils étaient simplement non qualifiés pour agir comme juge et jury alors qu’ils n’étaient que de simples avocats. »

    « Le scientisme, l’acceptation dogmatique erronée des paradigmes du moment, constitue un autre problème significatif. Freud fut le premier à remarquer la croyance erronée selon laquelle la science ne consiste en rien d’autre que des propositions prouvées, et pensait qu’il s’agissait uniquement d’une demande de ceux qui recherchaient l’autorité et avaient besoin de remplacer le catéchisme religieux par un équivalent scientifique. »

  20. spina dit :

    En réponse à Roshieru

    >>je déteste écrire sur les blogs, j’ai parfois du mal à voir qui dit quoi

    Hum… excuse moi, mais là permets moi d’être… euh… sceptique. ;-)

  21. JC dit :

    Bonjour Roshieru, je ne m’attendais pas à autant de commentaires sur ce sujet, mais tant mieux si ça fait réagir les gens et que ça attire l’attention sur les débats qui entourent la parapsychologie et le scepticisme extrême.

    Après tout, Loïc Le Meur a peut-être raison quand il dit que :

    «Les médias traditionnels diffusent des messages. Les blogs démarrent des conversations.»

    Dans ce cas, mon blog commencerait à mériter son nom. ;-) Par contre, il ne fait pas encore vraiment partie de la «blogosphère», si tant est qu’une telle chose existe.

    (D’ailleurs, c’est en voyant l’augmentation du nombre de commentaires depuis quelques mois que je me suis dit que ça vaudrait peut-être la peine de mettre la liste des derniers commentaires dans la colonne de droite.)
    ____________________________________

    Bonjour Spina : toujours le mot pour rire, vous. ;-)

  22. Roshieru dit :

    « Hum… excuse moi, mais là permets moi d’être… euh… sceptique. »

    Tu dis ça ironiquement parce que je participe beaucoup ou parce que tu trouves le blog ergonomique ? XD Je trouve le découpage des « notes/posts » sur un forum plus clair mais ça me regarde ^^ J’ai pas l’habitude de poster sur les blogs.

  23. Beghin dit :

    Bonjour, je suis étudiante en psychologie à l’Université de Mons en Belgique! Je suis très attirée par la parapsychologie et j’aimerais savoir s’il y a des possibilités de suivre des cours en Belgique ou dans le nord de la France??
    Merci d’avance pour la réponse à mon courrier.
    Amicalement,
    Sandrine

  24. Orphee dit :

    Juste un petit BRAVO.

    Je suis très agréablement surpris par votre ouverture d’esprit, venant du (ex?) forum des «sceptiques du Québec».
    En effet, dans ce forum, les défenseurs de la cause zozo (traduisez les «crédules») se plaignent systématiquement – et non sans raison – d’être des cibles.
    Un véritable sceptique ne devrait pas participer à une chasse aux sorcières mais se comporter comme un indépendant, un individu qui ne prend parti pour personne. Or, systématiquement, on retrouve toujours les mêmes comportements: d’un coté le «bonjour présentez-vous», la moquerie puis la descente aux enfers, de l’autre la présentation de la perception, la persévérance (ou entêtement) et le retour de violence. Et loin d’assurer un jugement impartial, chaque secte s’auto-motive en «oubliant» ses propres erreurs ! On en vient donc rapidement à une guerre systématique très loin de l’analyse objective.
    En tant «qu’expérienceur» de phénomènes dits paranormaux, je suis ouvert à toute analyse. Par contre le déni, l’ignorance ou le mépris pour l’expérience vécue a autant de valeur pour moi que la stupidité qui consiste à ne jamais remettre en cause mes «acquis».

  25. Tallulah dit :

    Félicitations pour cette entrée dans le monde de Wikipedia malgré la fureur des zététiciens.
    « Les recherches effectuées dans le domaine de la parapsychologie depuis près d’un siècle ont été effectuées avec les mêmes moyens que ceux dévolus aux départements de psychologie américains pendant deux mois. » Effectivement, si ces informations sont exactes, je suis effrayée.

    Votre blog, sensé avec une trame qui « mène l’enquête » est reconnu à sa juste valeur.