Du rififi à la zone 51 (fin)
Note: il s’agit de la quatrième partie du récit. Lire partie 1, partie 2 et partie 3.
J’ouvre ma bouteille d’eau. Bien que la température se soit abaissée quelque peu, ces quelques gorgées tièdes me font un bien immense. J’avale ensuite une barre chocolatée aux noix tout en regardant Cruella étudier sa carte plastifiée de la zone 51.
- Vous devriez manger un peu, Miss! Quelque chose me dit que la soirée sera longue! Et votre carte, qu’est-ce qu’elle dit? demandai-je.
- Jusqu’à maintenant, ça concorde. Nous sommes tout près de Groom Lake, dont la pointe méridionale se trouve tout juste devant nous. Tout de suite après cette pointe, il y a trois pistes d’atterrissage en parallèle, lesquelles sont traversées perpendiculairement par une route qui mène directement à une des entrées principales de la base. Et pour votre première question, je vous remercie mais je n’ai pas faim. Le petit déjeuner d’avant-hier me pèse encore sur l’estomac, répond-elle.
- C’est comme vous voulez… Je viens de penser à un truc: en admettant que cette carte qui provient de «Google Earth» soit exacte, vous ne trouvez pas ça bizarre que n’importe qui puisse se la procurer très facilement? Ça contredit un peu la thèse qui dit que la zone 51 est ultrasecrète au point que même le gouvernement US ne se prononce pas sur son existence, non?
- Ça veut surtout dire qu’au fond, la zone est beaucoup plus privée que secrète puisque tout le monde ou presque sait où elle est, finalement…
Je commence à ouvrir mon sac à dos afin de remettre la bouteille d’eau à sa place, pendant que mes pensées continuent à s’entrechoquer.
- En tout cas, je pense que McMurray a raison finalement, dis-je.
- Concernant quoi? demande Cruella.
- Ben… Je me dis que si n’importe qui peut se procurer une carte réelle de la zone 51, que ce soit une vue satellite ou autre, ça ne veut dire qu’une chose, Miss… Ça veut dire que le plus intéressant se trouve justement hors de la vue des satellites… Je parie qu’il y a des installations souterraines dans la zone 51, et que ce que nous voyons sur la carte n’est que la pointe de l’iceberg!
- Fort probable Orox… Mais le meilleur moyen de le savoir est encore d’aller voir! On y va?
À première vue, la zone 51 ressemble à un aéroport. Des pistes d’atterrissage balisées, une gigantesque tour de contrôle et des hangars géants lui donnent un aspect somme toute assez banal, si ce n’était des appareils que nous apercevons. Ce ne sont pas des avions de ligne, c’est clair. Au loin, je reconnais quelques-uns de ces fameux F-117 sagement garés sur le tarmac, mais il faut dire que l’existence de ces avions n’est plus vraiment un secret, quelque vingt ans après la première guerre du Golfe où ils ont été vus en action pour la première fois. Alors que nous traversons une des pistes en direction de la zone, nous entendons depuis quelques instants un sifflement sourd qui s’intensifie. Le bruit semble venir du nord, et bientôt nous voyons des lumières clignotantes au loin. De toute évidence, un appareil se prépare à atterrir.
- Et si on tournait un petit bout de film, Miss? Voilà une belle occasion de commencer notre documentaire! dis-je à Cruella, suffisamment fort pour couvrir le bruit ambiant.
Mon adjointe sort son hyper téléphone portable de sa poche, effectue quelques réglages et pointe son appareil en direction des lumières clignotantes.
- O.K. Ça tourne! lance-t-elle.
Le bruit s’amplifie encore, devenant assourdissant. Comme nous sommes en bordure de la piste, je me dis que les images tournées par Cruella seront spectaculaires, surtout que la piste est illuminée et que la visibilité est parfaite.
On distingue bientôt une ombre noire qui vient vers nous. D’après notre position sur la piste, je prévois que l’appareil ne touchera pas le sol devant nous, mais passera pratiquement au-dessus de nos têtes pour atterrir plus loin, ce qui donnera un effet très dynamique à la prise de vue. Cruella est toujours en position, tandis que l’ombre noire grossit en fonçant vers nous. Je remarque soudain que, si les clignotants situés à l’avant semblent normaux, d’autres lumières semblent jaillir du dessous de l’appareil. Il s’agit de trois faisceaux de lumière blanche disposés en triangle et qui semblent fixés aux contours de l’appareil. Je suis de plus en plus tendu. Sans cesser de braquer l’objectif vers l’appareil, Cruella tourne la tête vers moi et hurle:
- Merde! Mais qu’est-ce que c’est que ça?
Je réponds en haussant les épaules, puis je lui fais signe de continuer à filmer. L’engin, qui fait une centaine de mètres d’envergure, passe presque au-dessus de nous, révélant un triangle noir parfait dont chaque pointe est dotée d’une lumière éclatante. Au moment de son passage, je vois Cruella suivre le mouvement avec son hyper téléphone portable comme une véritable professionnelle, ses jolis cheveux ondulant dans la bourrasque causée par le passage de l’appareil. Nous regardons le triangle s’éloigner et se poser plusieurs centaines de mètres plus loin. Miss Cruella me regarde en silence, les yeux semblables à deux petits drapeaux japonais.
- Très impressionnant, j’avoue, dis-je.
- Alors? Ovni ou pas? demande Cruella, l’air anxieux.
- Ce n’est pas un ovni, sincèrement… Avec le bruit de moteur à réaction que faisait l’appareil, je dirai que c’est humain, ou presque… Je n’ai pas la prétention de pouvoir reconnaître un type d’avion au bruit qu’il fait, mais en tout cas ça indique que cet appareil ne fonctionne pas avec la soi-disant MHD, ni les ondes pulsées ou autres trucs antigravité de ce genre, ce qui ne ferait absolument aucun bruit.
- Mais la forme de l’engin? Et surtout sa taille?
- Il se pourrait bien que nous venons de voir le fameux TR-3B «Aurora», dont l’existence a toujours été démentie par le gouvernement américain. Vitesse maximale: 10 000 kilomètres/heure, plafond opérationnel: 60 000 mètres, autonomie: 40 000 kilomètres, plus possibilité de ravitaillement en vol, ce qui est tout à fait stupéfiant, vous en conviendrez.
- On estime que les Américains sont en avance de vingt ans sur tout le monde en matière d’aéronautique, il semblerait donc que ce soit vrai… Mais dites-moi Orox, d’où tenez-vous ces renseignements?
Je fais un clin d’oeil à Cruella.
- C’est simple Miss, Google est mon ami.
Un peu plus loin, on commence à percevoir un peu d’animation. Autour de la vaste tour de contrôle, des camions circulent et des détachements de militaires font leur ronde sur le périmètre. Bref, ça ressemble à n’importe quelle base américaine moderne, où l’activité ne cesse jamais tout à fait que ce soit le jour ou la nuit. Je remarque avec un brin d’amusement qu’en ce 4 juillet, la base est décorée aux couleurs officielles des États-Unis: bleu, blanc et rouge, tout comme la France.
Il y a partout des drapeaux, des fanions et autres accessoires de décoration qui égayent tant bien que mal ces lieux plutôt austères. Nous pénétrons ainsi dans la zone 51, toujours affublés de nos déguisements de Tall Whites sans que personne ne prête attention à nous. Je perçois bien quelques regards en diagonale, mais ils n’insistent pas et rien ne me semble suspect ou dangereux. Nous arrivons bientôt dans ce qui semble être l’allée centrale de la base. Très large, elle semble diviser les lieux en deux zones distinctes et s’étend à perte de vue vers l’ouest. Devant nous, il y a une concentration de bâtiments plutôt banals qui semblent être de gigantesques hangars. Je regarde Cruella.
- Alors, elle est bidon ou pas?
- Hein? Qui ça? De quoi parlez-vous? demande Cruella.
- Pas qui, mais quoi. La carte, quoi. Elle est bidon ou on peut s’y fier?
- Oh! La carte… Ça va, pour autant que je puisse en juger jusqu’à maintenant. Chaque bâtiment semble correspondre à ce que j’y ai vu en l’étudiant.
- Le problème, c’est que nous ne connaissons pas la fonction de ces satanés bâtiments. Il y en a des douzaines, merde! On ne peut quand même pas essayer d’entrer dans chacun d’eux à la suite, surtout avec tous ces militaires dans le coin. De toute façon… il ne faut surtout pas montrer d’hésitation et marcher comme si nous savions où nous allons, histoire de ne pas attirer l’attention. On finira bien par tomber sur quelque chose d’intéressant.
- Calmez-vous Orox, la solution à nos problèmes se trouve droit devant nous! dit Cruella en pointant du doigt une structure verticale non loin.
Après quelques pas, nous nous retrouvons devant un panneau indicateur qui pointe ses flèches dans toutes les directions.
- Enfin! Nous allons pouvoir nous y retrouver. Vous avez vu? Ils ont même un Mac Do et un stade de baseball! dis-je, vaguement intéressé.
Cruella scrute attentivement les inscriptions.
- Tiens, tiens… «Laboratoire secret des micro-drones». Ça ne vous dit rien? Y aurait-il un lien entre ce labo et le faux papillon dans le stationnement du motel? On devrait aller y jeter un coup d’oeil, dit-elle.
- D’accord Miss. D’ailleurs, nous sommes tout près. C’est ce bâtiment-là, à droite, lui dis-je en désignant une petite construction d’aspect très moderne un peu en retrait.
Nous nous dirigeons en silence vers le laboratoire, croisant au passage une patrouille de militaires qui nous salue avec déférence. C’est à croire que nous faisons toujours notre petit effet dans nos costumes argentés, et ça contribue évidemment à diminuer notre nervosité.
Bien que de l’extérieur le laboratoire soit entièrement vitré, il est impossible de distinguer quoi que ce soit à l’intérieur à l’exception de la porte d’entrée principale qui semble être faite du même matériau mais translucide. On distingue de l’autre côté un hall d’entrée ainsi qu’un petit guichet à l’intérieur duquel un type de la sécurité est assis dans la plus complète immobilité. Bientôt, nous atteignons l’entrée et la porte s’ouvre automatiquement avec un petit bruit feutré. Le type au guichet ne nous regarde même pas arriver, tellement il semble concentré sur un match de catch diffusé sur une minuscule télé installée devant lui. Au bout d’un moment, il lève les yeux vers nous et actionne un interrupteur situé sur la console. On entend aussitôt un grésillement provenir d’une porte métallique à quelques mètres de nous, indiquant qu’elle est déverrouillée.
- Bonne soirée m’sieur-dame! lance-t-il, retournant à son match.
Je commence à me dire que j’aimerais bien être un Tall White à temps plein… Ça semble faciliter bien des choses par ici.
Aussi naturellement que possible, nous franchissons la porte et nous nous retrouvons dans un grand corridor qui descend en pente douce. Par chance, le plafond est élevé parce qu’avec nos échasses nous mesurons près de trois mètres. Nous commençons à descendre vers ce qui semble être une entrée à environ cent mètres, et que l’on aperçoit en contrebas.
- C’est bien ce que je pensais, dis-je: le laboratoire est sous terre. Je parie que la partie visible de la zone 51 est construite sur une véritable fourmilière et que toutes les parties souterraines communiquent ensemble.
- Peut-être… En tout cas, mon hyper téléphone portable est prêt à filmer. Je sens que nous allons avoir bientôt quelque chose de croustillant à nous mettre sous la dent dans ce labo.
Comme nous approchons de l’entrée, nous entendons des éclats de voix. À en juger par le ton, on dirait que deux personnes sont en train de s’engueuler. Nous arrêtons et tendons l’oreille.
- Espèce de demeuré! Je t’ai dit cent fois de ne pas vider ma corbeille à papier avant que je sois parti! Tout doit être passé à la déchiqueteuse avant, merde!
Une voix plaintive répond:
- Oui mais, m’sieur Crawford, je termine mon quart de travail bientôt. Je me suis dit que je pourrais gagner du temps pour aller voir le match tout à l’heure. Je suis désolé m’sieur, vraiment désolé, je ne savais vraiment pas que ces papiers étaient importants.
- Tu n’es pas désolé Barney, tu es un crétin congénital! Tu vois la différence? Ici, dans mon labo, tu fais ce que je te dis et tu la fermes! Dis-moi, est-ce que toute ta famille est composée de connards dans ton genre ou alors tu es un accident? Hein? T’es jamais allé à l’école et c’est pour ça que tu nettoies de la merde à longueur de journée, c’est ça? Pauvre minable, va.
L’autre type ne répond pas, complètement humilié. On l’entend se mettre à renifler. On dirait qu’il pleure. Je regarde Cruella:
- Bizarre, Miss… Je ne connais pas encore ce charmant monsieur, mais j’ai déjà envie de lui foutre mon poing dans la gueule.
- Du calme, Orox… Moi aussi, ce genre de comportement me révolte, mais attendons encore un peu, nous allons peut-être en apprendre plus.
La voix du type pris en faute reprend:
- Est-ce que je pourrais quand même aller voir le match, m’sieur Crawford? Les passe-temps sont rares sur la base et j’aimerais bien y assister.
- Non seulement tu n’iras pas à ton foutu match, mais tu vas plutôt retourner me chercher tous les papiers que tu as embarqué tantôt et tu me les ramènes ici en vitesse, espèce de demeuré. Ensuite, tu iras récurer les chiottes, connard… Je me suis toujours demandé qui t’a engagé, Barney… On n’a pourtant pas de programme destiné aux débiles légers sur la base… Allez, magne-toi!
Bon. Nous en avons assez entendu. Miss Cruella me fixe d’un air décidé.
- On y va? me demande-t-elle.
- On y va! je lui réponds.
Nous entrons dans le labo d’un pas martial. Je vois deux personnes près d’un bureau devant nous. L’un d’eux, début quarantaine, porte un sarrau blanc et nous tourne le dos: c’est sûrement le directeur du laboratoire. L’autre, d’un certain âge, est vêtu d’un vêtement de travail bleu foncé: le concierge. Je me dirige directement vers eux d’un pas énergique. Entendant du bruit, le directeur se retourne vers nous en maugréant:
- Mais qu’est-ce qu’il y a encore, merde?
Puis il se tait et nous fixe d’un air ahuri pendant que nous approchons de lui. Il blêmit à vue d’oeil. Bien que je n’aie pas vraiment le désir de parler de peur de me trahir, je décide de faire une exception. Pendant quelques secondes, on pourrait entendre voler une mouche alors que je me tiens devant le directeur, le fixant droit dans les yeux. Puis je me décide à parler.
- Ton nom? je lui demande.
- Euh… Vladimir H. Crawford monsieur. Je suis en charge de ce laboratoire.
Je désigne le concierge qui se tient derrière lui, l’air craintif.
- Qu’est ce qu’il a fait?
- Oh! Alors là monsieur, si vous saviez! Barney ici présent a commis une faute très grave! Il a délibérément oublié le protocole pour disposer de certains documents importants, et cela sans autorisation préalable. Mais n’ayez crainte, il sera puni comme il le mérite.
- Délibérément oublié? C’est complètement illogique. On n’oublie pas quelque chose de façon délibérée, ça ne se contrôle pas. Donc, Barney a eu une seconde d’inattention et toi tu me dis qu’il a fait exprès? Et tu sais aussi bien que moi que le protocole pour les documents importants est sans effet pour les documents mis à la poubelle, car c’est bien dans ta corbeille personnelle qu’il les a pris, n’est-ce pas? Ça ne veut dire qu’une chose: tu mens. Ainsi donc, on te donne la responsabilité d’un laboratoire entier et toi tu me mens, c’est exact? De plus, tu essaies de charger Barney qui n’a rien fait pour te disculper toi-même. Je te conseille de réfléchir très sérieusement avant de me répondre.
Crawford ravale sa salive et roule des yeux autour de lui d’un air angoissé, tout en desserrant sa cravate par pur réflexe. Enfin, il se lance:
- C’est-à-dire que… Maintenant que j’y pense, j’ai possiblement jeté par erreur ces papiers… Et Barney… Quoique… Je me suis dit qu’il fallait, euh… C’est peut-être comme ça que ça s’est passé à bien y penser monsieur. Je dirais aussi que…
Je lève la main d’un coup sec, lui intimant par ce geste de se taire. Je décide de terminer cet entretien, et aussi de faire quelque chose qui me démange depuis quelques minutes. Je lui montre la porte.
- Tire-toi connard, tu as assez travaillé pour aujourd’hui. Et tiens-toi à ma disposition: je te donnerai une réponse concernant ton avenir dans la base demain dans la journée. Une dernière chose: tu diras à tous les autres que le prochain qui s’en prend à Barney sans raison aura affaire à moi. Allez, dégage.
Heureux de s’en tirer à si bon compte, le directeur me contourne et se dirige vers la porte qui, bien qu’elle ait été auparavant pour nous une porte d’entrée, vient aussitôt de se muer en porte de sortie pour Crawford. C’est fou ce que la zone 51 est avancée technologiquement. J’en profite pour faire ce qui me titille les neurones depuis un petit bout de temps: je lui fous mon pied au derrière de toutes mes forces ce qui, grâce au poids des échasses que je porte aux pieds, lui fait instantanément gagner deux mètres sur son trajet. Puis je me tourne vers Barney. Celui-ci a les larmes aux yeux.
- Merci m’sieur! Je ne sais pas pourquoi vous faites ça, mais c’est la première fois depuis que je travaille dans la zone 51 que quelqu’un ne me considère pas comme de la merde.
- Ce n’est rien, Barney. Je sais que vous faites de votre mieux et que vous n’avez rien à vous reprocher. Mais, dites-moi, il y a longtemps que vous travaillez ici?
- Bientôt deux ans, m’sieur! Deux ans à me faire insulter par toute cette bande de prétentieux. Il me reste donc trois ans à tirer et je pourrai dire adieu à cet enfer. Je n’aurais jamais dû signer cet engagement dans cet endroit de fous. Si j’avais su… Mais vous n’êtes pas comme les autres, vous… En temps normal, jamais un Tall White ne se serait abaissé à me parler directement. Mais j’y pense…
Barney a soudain l’air effrayé.
- Dites, vous n’avez pas l’intention de me violer, j’espère? Votre copine là, je trouve qu’elle a une drôle de façon de me regarder!
Je ne suis pas sûr d’avoir bien entendu.
- Quoi? Mais vous êtes cinglé Barney ou quoi? dis-je.
Miss Cruella se met à rigoler, puis décide de prendre les choses en main:
- Orox, je crois que nous devons à Barney une explication. Qu’en pensez-vous? dit-elle.
- D’accord Miss. Je crois que ce sera plus simple comme ça. On enlève les masques?
- D’accord!
Nous nous débarrassons de nos masques de Tall White et Barney écarquille les yeux de stupeur. Miss Cruella secoue ses longs cheveux blonds et lui sourit.
- Nous ne sommes pas des Tall Whites, Barney. Nous sommes humains comme vous.
- Eh ben, merde! Si je m’attendais à ça! Je dois rêver, c’est la seule explication!
Barney tombe littéralement sur le derrière et nous regarde sans parler pendant que nous nous débarrassons de nos costumes.
Quelques instants plus tard, Barney est assis sur une chaise et joue nerveusement avec un de ces chiffons qui lui servent à nettoyer la surface des bureaux. J’ouvre mon sac, et je lui tends une bouteille de Chivas Regal.
- Tenez, Barney. Buvez quelques gorgées, ça va vous faire du bien.
Il saisit la bouteille, l’ouvre et boit goulûment une large rasade, puis il me la retend.
- Non merci Barney, je ne bois pas, refusai-je poliment.
- Ah bon… Mais qui êtes-vous au juste? Des espions? demande-t-il.
- Pas du tout Barney. Permettez-moi de me présenter, je suis le professeur Orox et voici ma fidèle adjointe administrative Miss Cruella, championne régionale de Scrabble, de mots croisés et d’un tas d’autres jeux de société. Nous sommes en mission pour le «Blog du paranormal et de l’insolite».
- Enchanté Madame, et content de vous connaître, Professeur Orox. Mais dites-moi: qu’est-ce qui vous amène dans cet endroit maudit?
- Tout simplement la curiosité, Barney. Nous essayons de connaître la vérité sur la zone 51. À ma connaissance, nous sommes les seuls civils ayant réussi à pénétrer ici et nous voulons témoigner et rendre compte au nom de l’ufologie de tout ce qui se passe ici.
- Ben ça alors… On peut dire que vous êtes gonflés! Effectivement, vous êtes bien les premiers à vous être rendu si loin dans la zone… et vivants, en plus. Je ne sais pas de quoi vous voulez témoigner au juste au nom de la fologie, mais je peux vous dire qu’il s’en passe des choses ici… Des trucs extraordinaires! Passez-moi la bouteille, que je vous explique…
Barney reprend un coup de Chivas. Rien de tel que ce whisky importé d’Écosse pour mettre en confiance un interlocuteur. Je remarque que Cruella vient de sortir son hyper téléphone portable et s’apprête à filmer.
- Ça vous ennuie Barney si je filme cette interview? demande-t-elle. Dites-vous que lorsque ce sera rendu public, vous serez protégé des représailles de la part des autorités de la base. Qu’est-ce que vous en dites?
- Au point où on en est… C’est d’accord! Si ça peut m’aider à foutre le camp d’ici… Mais d’abord, je veux être présentable.
Barney s’essuie le visage avec son chiffon, replace son dentier correctement et lisse ses rares cheveux blancs de sa main gauche. Puis il prend une dernière gorgée, fait un rot sonore et me redonne la bouteille.
- O.K. Je suis prêt!
- Ça tourne! dit Miss Cruella, enthousiaste.
Je me transforme donc en reporter télé et je débute l’interview.
- Alors Barney, qui êtes-vous et quel est votre travail sur la zone 51?
- Ben d’abord, je voudrais en profiter pour saluer tous ceux qui me regardent, et je voudrais aussi dire bonjour à mes potes qui habitent à Rachel, à ma soeur Gertrude, à…
- Merci beaucoup Barney! Alors, quel est votre travail sur la zone 51?
- Je suis préposé au nettoyage dans le laboratoire secret des micro-drones, où nous sommes présentement. Je travaille ici depuis deux ans.
- Et qu’est-ce que l’on fait dans ce labo, Barney?
- Ben c’est simple: ici on met au point et on contrôle à distance des petites bestioles qui servent à espionner d’honnêtes citoyens des États-Unis. Il y en a de toutes les sortes mais la plupart ressemblent à des insectes. Puis on les fait fonctionner dans la salle de contrôle là-bas. C’est semblable à un jeu vidéo, sauf que c’est pour de vrai.
- Et ces micro-drones, comment fonctionnent-ils au juste?
- C’est très simple: on s’installe devant un écran 3D et hop! on pilote la bestiole à distance comme avec une manette de jeu. Le truc retransmet les images, le son et il y a beaucoup d’autres fonctions. Il est aussi absolument indétectable.
Je regarde Cruella d’un air entendu. Voilà une pièce du puzzle qui s’emboîte!
- Très intéressant, Barney. Et qui sont les responsables de ce laboratoire?
- Il y a bien sûr ce salaud de Crawford qui dirige le laboratoire sur le terrain, mais les véritables patrons sont les Tall Whites.
- Qui sont les Tall Whites, Barney?
Barney hésite un peu et semble mal à l’aise. Je lui fais un signe de la tête très décontracté, lui indiquant qu’il peut se confier sans crainte.
- Ben… Les Tall Whites sont des extraterrestres. Ils sont environ une centaine et ce sont les véritables maîtres de la zone 51. Ils font ce qu’ils veulent et ne respectent personne, pas même le commandant de la base. Tout le monde a une peur bleue d’eux. Il y a seulement quelques gros bonnets de Washington qui peuvent traiter avec eux sur un pied d’égalité et le bruit court qu’ils ont accès à toutes les ressources de la planète. En échange, ils donnent aux militaires des technologies secrètes.
- Vous dites donc que les plus hautes instances du gouvernement des États-Unis sont en contact avec des extraterrestres?
- Bien sûr! Ce n’est un secret pour personne ici. Ils sont ici depuis environ dix ans et toute la zone 51 est un vaste complexe scientifique qui ne sert qu’à tester les nouvelles technologies qu’ils transmettent aux humains. Je sais que c’est dingue mais c’est pourtant la vérité!
Soudain Barney regarde sa montre anxieusement.
- Qu’est-ce qu’il y a Barney? Vous avez un rendez-vous? Vous avez peur d’être en retard?
- Euh… presque! Ce sera bientôt l’heure de la partie.
- La partie? Quelle partie?
Barney fait un large sourire.
- Vous ne le saviez pas? Depuis l’arrivée des Tall Whites, il y a dix ans, on organise annuellement une partie de baseball amicale entre les extraterrestres et les humains tous les 4 juillet, jour de l’indépendance des États-Unis. C’est un spectacle à ne pas rater, croyez-moi! Vous aimeriez voir ça?
- Et comment! Mais pourquoi ne pas nous l’avoir dit plus tôt Barney? Vous vous rendez compte? Nous tiendrons là une preuve en béton si nous réussissons à filmer le match! dis-je, un peu excité.
- Ben… Vous ne me l’avez pas demandé, Professeur Orox…
- Coupez! s’écrie Miss Cruella, toujours très professionnelle.
Il règne une ambiance monstre dans le stade de baseball de la zone 51, dans lequel plus de 20 000 personnes prennent place, soit la totalité des militaires et des employés civils qui travaillent sur la zone 51.
Grâce aux laissez-passer que nous a fournis Barney, nous avons la chance de trouver de bonnes places malgré le fait que nous soyons presque en retard. Partout autour, de puissants projecteurs inondent le terrain d’une lumière crue, tellement qu’on se croirait en plein jour, si ce n’était de la voûte sombre et étoilée qui recouvre le ciel au dessus de nous. Miss Cruella est assise entre moi et Barney, tandis qu’à ma gauche se trouve un type plutôt balèze qui porte le grade de sergent-chef. Au milieu de cette effervescence, je consulte le programme de la soirée qui m’a été remis à l’entrée. Je me tourne vers Cruella et je lui montre le programme du doigt.
- Regardez, Miss! C’est écrit: «Inauguration du 10e match de l’Amitié entre les Tall Whites et les humains par Bono du groupe U2, humoriste» C’est étrange… J’ai toujours pensé que Bono était un chanteur et non pas un humoriste.
- Encore lui? me répond-elle. Je ne sais pas comment il fait, mais chaque fois qu’il y a un événement d’envergure sur la planète, c’est toujours à lui qu’on fait appel. Je commence à le trouver plutôt «overexposed» ce Bono. On ne voit que lui partout dans le monde!
- Il doit s’agir d’une erreur… En tout cas, je l’imagine très mal en humoriste…
Barney, qui est en train de manger un énorme hot-dog, interrompt sa mastication et nous lance:
- Ce n’est pas une erreur. Il s’agit encore d’une manigance des autorités de la base pour faire plaisir aux Tall Whites et aux militaires, j’en suis certain.
- Ah bon… J’ai bien hâte de voir ça… Mais dites donc, ce n’est pas Barack Obama que j’aperçois là-bas dans la tribune d’honneur? dis-je.
Miss Cruella pointe son hyper portable devant elle et zoome avec un coefficient de 40X.
- Effectivement Orox, c’est bien le président Obama qui salue de la main. Oh! il y a un Tall White à côté de lui! Regardez dans mon appareil!
Je saisis l’appareil que Cruella me tend.
- Eh bien… mais il a plutôt l’air sympathique pour un psychopathe extraterrestre qui veut conquérir la Terre…
Je lui rends son hyper portable.
- Ah! Voici le maître de cérémonie qui se rend au milieu du terrain. La soirée va commencer. Eh bien, bonne soirée Miss! Et vous aussi Barney, naturellement.
Comme Barney a la bouche pleine, il me répond en levant le pouce en l’air.
Le maître de cérémonie n’est nul autre que le commandant de la base, un général quatre étoiles plutôt âgé qui marche d’un pas vif vers le centre du terrain. Il grimpe sur une petite estrade mobile et saisit un micro.
- Bien chers amis Tall Whites, monsieur le président, collègues militaires et civils, bonsoir. Dans le cadre de cette dixième rencontre amicale entre les représentants de notre civilisation et la civilisation des Pléiades, il me fait plaisir de vous accueillir et de vous souhaiter à tous une excellente soirée. À vrai dire, vous ne verrez pas ce soir deux camps ennemis s’affronter mais bien deux civilisations qui décident de jouer au même jeu, avec les mêmes règles et dans le plus grand respect mutuel.
Le sergent-chef à côté de moi fulmine:
- Respect mon cul, ouais! Ces salauds vont encore nous aplatir 50 à 0 comme les années précédentes! Ils trichent, ça c’est sûr!
Le général poursuit:
- … et dans cet élan qui nous pousse vers les étoiles, j’aimerais un jour pouvoir dire que même si les États-Unis brillent seuls au sommet, le reste du monde ne peut que bénéficier grandement des miettes que nous laissons tomber, car il s’agit bien de ce que nous pouvons nommer la beauté de la démocratie, qui fait que même les salauds, les opportunistes et les tordus en tout genre peuvent légitimement s’enrichir sur le dos des autres comme n’importe quel citoyen honnête le ferait s’il en avait la chance. Et sur ce, je laisse la parole à notre invité d’honneur, dont la réputation d’humoriste est tellement immense qu’elle rejoindra un jour, j’en suis sûr, toutes les autres civilisations dans le cosmos: j’ai nommé Bono, du groupe U2!
Une vague d’applaudissements répond à ce discours inspiré. Soudain un projecteur plus puissant que les autres se met à éclairer Bono, qui traverse le terrain en direction de l’estrade tout en saluant la foule de la main. Je le reconnais instantanément grâce à ses horribles lunettes teintées de jaune. La vedette prend bientôt place dans l’estrade aux côtés du général, laissant les acclamations continuer pendant de longues minutes. Au bout d’un moment, l’intensité diminue et Bono prend la parole.
- Paix mes amis! Paix! dit-t-il en levant doucement le bras de façon christique. Que la paix vienne en nous tous ici présents! Paix pour les petits enfants pauvres, les bébés phoques, les gens malades du sida ainsi que pour l’écosystème de l’Amazonie au Portugal! Euh… Je voulais dire au Japon, bien sûr!
Un éclat de rire général répond à ces paroles. Grâce à un écran géant qui retransmet en direct ce qui se passe sur l’estrade, je vois que Bono semble être un peu intrigué par la réaction de la foule, mais il continue néanmoins:
- J’aimerais vous raconter quelque chose qui m’est arrivé récemment. J’ai reçu un courriel d’un de mes très nombreux fans partout dans le monde qui disait à peu près ceci: «Cher, unique et magnifique Bono, en tant que Prince de la Paix dans l’univers entier, je me demandais pourquoi vous n’aviez pas encore reçu le prix Nobel de la Paix?» Eh bien ce soir, je vais répondre à ce fan devant vous tous.
Bono marque une pause, regarde la foule d’un air inspiré puis reprend:
- Hem! Hem! Cher fan anonyme, j’aimerais te dire que même si je suis riche à milliards, que je passe ma vie dans des suites de luxe partout dans le monde et que je suis en permanence sur le podium des gagnants grâce à mon talent, mon charisme et mon argent, il fut un temps où je n’étais pas encore tout a fait convaincu d’être extraordinaire à ce point.
La foule rigole de plus en plus bruyamment. Cette fois, Bono a l’air franchement inquiet. Il abaisse son micro et le recouvre de sa main afin de l’empêcher de transmettre les sons, puis il se tourne vers le général:
- Mais qu’est-ce qu’ils ont à rire comme ça? Ils sont tarés ou quoi?
Le général, tout sourire, a un geste d’apaisement.
- Continuez, Bono. Vous êtes très bien comme ça. Non mais quel talent vous avez!
Bono sourit, rassuré. Puis il poursuit:
- Alors un jour, j’ai bu beaucoup de bière irlandaise et j’ai composé une chanson que j’admire beaucoup: «Là où les rues n’ont pas de nom» Et…
Hurlement de rire général. Même le Tall White qui se tient à côté du président Obama est plié en quatre. Cette fois, Bono ne la trouve pas drôle.
- Mais merde! Qu’est-ce que vous avez tous? Qu’est ce que j’ai dit de si drôle? Sans plus s’occuper de baisser de son micro, il regarde le général avec colère.
- Eh, général! Je vais avoir mon cachet, hein? Pas d’entourloupe! Mais pourquoi tout le monde rit comme ça?
- Bien… mon cher Bono, vous êtes devant un public très conservateur… S’ils vous trouvent amusant, je n’y peux rien! répond le général.
Piqué au vif, Bono entre alors dans une rage folle. Il se met à hurler dans le micro.
- Allez tous vous faire foutre! Bande de cons! Je vais tous vous buter! Et n’oubliez pas mon cachet sinon je vous colle un procès au cul! Bande de sales militaires arriérés! Merci bonsoir!
Et sur un doigt d’honneur à l’adresse de la foule, le prince de la paix quitte le terrain alors que retentit son plus grand hit: «Là où les rues n’ont pas de nom». Le général applaudit en souriant et reprend le micro.
- Mesdames et Messieurs, c’était l’unique, le grand humoriste Bono! On l’applaudit bien fort!
Un tonnerre d’applaudissements se fait entendre. Le sergent-chef à ma gauche rigole et me dit en me donnant un coup de coude:
- Ouuuahhh! «Là où les rues n’ont pas de nom»! Non mais, comment peut-on s’orienter dans une ville pour aller tuer des gens si les rues n’ont pas de nom? Hahahahaha! Mais putain qu’il est marrant ce Bono!
Le général, qui fait ce soir office de présentateur, reprend rapidement son allocution, question de ne pas perdre le rythme.
- Mesdames et Messieurs, nous allons maintenant passer au moment fort de la soirée. J’inviterais maintenant l’équipe des Tall Whites à se rendre sur le terrain! Allez, une bonne main d’applaudissements tout le monde, et n’oubliez pas ce qui pourrait nous arriver à tous si nous n’applaudissons pas avec suffisamment d’entrain. Go!
Et il se met à applaudir de façon effrénée, suivi docilement par toute l’assistance. On assiste alors à un spectacle impressionnant. L’équipe de baseball des Tall Whites fait son entrée sur le terrain. Une chose me frappe: ils mesurent tous trois mètres au minimum et arrivent en courant l’un derrière l’autre au pas cadencé. D’un air martial, ils se rendent vers la tribune d’honneur et s’inclinent respectueusement devant leur chef, ne regardent même pas le président Obama, puis ils se rendent sur leur emplacement de jeu. Je remarque une autre chose étrange: tous portent le No 1 sur leur chandail d’un blanc immaculé. Comme ça m’intrigue, je décide de m’en ouvrir au sergent-chef à côté de moi.
- Dites, sergent… Pourquoi ils portent tous le No 1 sur leur chandail? je lui demande.
- Ben, répond-il sans cesser d’applaudir, ils ont tous exigé d’avoir ce numéro sur leur chandail, et les humains n’ont pas le droit d’être No 1! Ils ont dit qu’ils détruiraient la zone 51 si jamais ils voyaient un humain porter ce numéro! Sympa, n’est-ce pas? Mais cette année ce sera différent!
Il me fait un clin d’oeil malicieux.
- Qu’est ce que vous voulez dire, sergent? D’après ce que j’en sais, ils gagnent au moins 50 à 0 depuis dix ans! Personne ne peut les battre, c’est sûr! dis-je.
- Oui, je sais… Mais moi je vous dis que ce sera différent cette année! On a vidé les prisons militaires des Marines, de la Légion étrangère et de différents autres corps d’armée un peu partout dans le monde pour former une équipe de choc. Cette année, l’équipe des humains est composée des pires têtes brûlées, psychopathes et assassins de toute la planète! J’ai même entendu dire qu’ils ont subi des traitements expérimentaux censés décupler leur agressivité pendant la partie! On a donc de bonnes chances de gagner, moi je vous le dis! Ces types sont vraiment l’honneur de l’humanité tout entière!
- Et ils ont accepté quand même de jouer le jeu malgré tous les dangers que ça comporte?
- Bien sûr! Le président Obama leur a promis une remise de peine plus un billet gratuit pour Disneyland s’ils réussissent à remporter la partie! Ils ont tous dit oui, surtout à cause Disneyland à mon avis. Bon dieu que j’aimerais voir Mickey Mouse moi aussi au moins une fois dans ma vie!
Le général passe en seconde avec la suite du programme.
- Et maintenant, j’ai l’honneur de vous présenter le fleuron de l’humanité! Une équipe comme on n’en verra sans doute jamais plus! Héhé… Je vous présente donc l’équipe 2010 des humains de la planète Terre!
Une immense clameur retentit jusqu’aux cieux, pendant que les humains font à leur tour leur entrée sur le terrain. Je regarde Cruella qui filme le tout et lève le poing en hurlant avec les autres. Eh bien! Il semblerait que Miss soit gagnée par l’ambiance survoltée qui règne dans le stade, elle qui d’ordinaire est si stoïque!
L’arrivée de l’équipe des humains est aussi spectaculaire que celle des Tall Whites. Une quinzaine de types tatoués des pieds à la tête traversent le terrain en regardant autour d’eux, le regard dément, comme s’ils n’avaient jamais vu un stade de baseball. Ils ont tous les yeux exorbités et l’écume à la bouche. Parmi eux, je remarque un énorme type qui est si musclé que même les Tall Whites de l’équipe adverse semblent impressionnés. Le sergent-chef le pointe du doigt:
- C’est Big Willie! Il a détruit quatre tanks ennemis dans un petit conflit frontalier avec les russes il y a deux ans! dit-il.
- Ah bon… Mais avec l’armement adéquat, ce n’est quand même pas impossible de détruire quatre tanks russes, non? je lui demande.
- Oui, mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’il les a détruits à mains nues! L’autre que vous voyez là-bas, le petit qui a l’air inoffensif, c’est Baumann, le spécialiste de la guerre psychologique. Ne vous fiez pas à son apparence. Il peut faire enrager n’importe qui en 5 secondes au maximum, sans même prononcer un mot. Ils vont sans doute l’utiliser pour déstabiliser moralement les Tall Whites.
- Eh bien! Ça promet! J’ai bien hâte de voir ça! dis-je, inexplicablement gagné moi aussi par l’excitation générale.
Sur un signal de l’arbitre, les capitaines des deux équipes sont invités à se rendre au centre du terrain pour la traditionnelle poignée de main. Le capitaine des Tall Whites arrive en premier et sautille sur place en attendant celui des humains, qui n’est nul autre que Baumann. Celui-ci avance lentement, de façon décontractée, et regarde fixement le Tall White sans aucune émotion visible. Je sens que ce type est un calculateur, un type patient, à l’affût de la moindre faille. Le simple fait qu’il prenne tout son temps pour se rendre au centre du terrain envoie un message inconscient au Tall White, qui se sent déjà un peu mal à l’aise d’avoir accouru si vite comme un chien bien dressé. Il arrive devant le Tall White et semble afficher un détachement total. Après les formalités d’usage, l’arbitre invite les joueurs à se serrer la main et leur souhaite bonne chance. C’est alors que Baumann prononce quelques mots en souriant au Tall White, lequel se retourne brusquement et repart dans sa zone, l’air furieux.
- Qu’est-ce qu’il lui a dit? je demande au sergent-chef.
- Aucune idée, répond-il. Mais connaissant Baumann, nul doute que c’est quelque chose de très humiliant. Probablement une blague de mauvais goût concernant la taille du sexe des Tall Whites… Selon les racontars, nos amis extraterrestres ne sont pas très pourvus à ce niveau…
La partie débute et ce sont les Tall Whites qui commencent au bâton. J’aimerais faire une petite parenthèse pour informer nos auditeurs qui ignorent tout du baseball que ce sport est d’une simplicité enfantine et s’apparente au cricket pratiqué en Grande-Bretagne: on lance la balle, on frappe la balle et on attrape la balle, vous voyez? C’est très simple. Le cogneur Tall White s’avance au bâton et se positionne en attendant le lancer. Le lanceur humain s’élance et envoie une balle rapide. On entend un claquement sec et c’est à peine si on voit partir la balle qui passe comme une flèche au dessus des limites du stade et poursuit sa trajectoire en prenant de l’altitude. Au bout de plusieurs secondes, on voit une explosion dans l’atmosphère, puis des débris qui retombent au loin vers le sol. Le sergent-chef fulmine:
- Merde! Il nous a bousillé un avion, ce con!
C’est un coup de circuit. Le Tall White franchit allègrement les trois buts et sourit méchamment aux humains en passant devant eux, lesquels ne se gênent pas pour le huer copieusement. Le deuxième cogneur Tall White se présente et c’est encore pire. Il frappe tellement fort la balle que celle-ci se pulvérise littéralement. Après concertation avec l’arbitre, le circuit est accordé à l’équipe des Tall Whites. La foule hurle de dépit. C’est maintenant deux à zéro. Les humains doivent à tout prix retirer trois frappeurs consécutifs sinon cette manche sera catastrophique pour eux.
Pendant une brève interruption, ceux-ci se concertent et ils conviennent ensemble que Baumann remplacera le lanceur. Celui-ci marche lentement vers le centre du terrain en dévisageant le frappeur avec un sourire narquois. La foule se met à scander en choeur: «Baumann, Baumann, Baumann». Sans quitter le frappeur des yeux, Baumann fait mine de s’élancer puis s’interrompt à la toute dernière seconde. Il se repositionne, semble se concentrer et s’élance de nouveau puis stoppe encore une fois, ce qui commence à énerver le Tall White qui le pointe du doigt en hurlant quelque chose à l’arbitre. Celui-ci fait signe à Baumann de cesser ses simagrées. Baumann, acquiesce, puis se repositionne en gesticulant de façon exagérée, secouant longuement ses pieds sur le terrain. Puis il se met à se gratter l’entrejambe et fait un clin d’oeil au Tall White une fraction de seconde avant d’envoyer son lancer. Cette allusion à la petite taille du pénis du Tall White le déstabilise instantanément. Prise! Une clameur retentit dans la foule. Le visage du Tall White se mue en un masque de haine sans nom. Baumann lui lance, toujours en souriant:
- On s’en serre cinq, mon pote? en lui montrant sa main.
Comme cela a été dit précédemment, les Tall Whites possèdent quatre doigts au lieu de cinq comme nous. L’insulte ne tarde pas à faire enrager le Tall White qui hurle d’une voix très grave:
-! »/$%&?*( (*&?%?&* %?&*(?%$!
Ce qui pour nos oreilles humaines donne approximativement ceci:
- Ouah! Ouah! Ouaaahhh! Grrrr! Woooouuuu!
Mais si on traduit cette phrase en français, cela donne:
- Allez, lance ta balle, minable! Je vais la frapper tellement fort que je vais te décapiter avec!
En russe par contre, euh… je ne sais pas. Mais qu’importe… poursuivons.
Baumann se tourne vers le banc des joueurs et lance:
- Les gars! Préparez-vous à détacher Big Willie!
Big Willie est tellement agressif qu’en temps normal on le maintient ligoté sur le banc des joueurs lorsqu’il n’est pas sur le terrain avec son équipe, afin de protéger le public. Sur l’écran géant, on l’aperçoit qui se met à baver d’enthousiasme à l’idée de se faire détacher. Quelle bête féroce ce Big Willie!
Baumann se repositionne encore une fois. Il semble se concentrer intensément, mais au lieu de lancer la balle il recommence à se gratter l’entrejambe et interpelle à nouveau le frappeur Tall White:
- Pendant que j’y pense… Ta femme, elle n’aimerait pas des fois se faire un autre mec que toi? Un vrai, je veux dire?
Tout se passe très vite. Aveuglé par la colère, le Tall White laisse tomber sa batte et se rue sur Baumann à la vitesse de l’éclair. Au même moment sur le banc des joueurs humains, quelqu’un détache Big Willie et l’excite en disant:
- Tsss! Tsss! Attaque, Willie! Attaque! Va mordre le monsieur en blanc!
Lorsque Big Willie se redresse, tous les autres joueurs reculent instinctivement. L’énorme montagne de muscles s’élance à son tour droit sur le Tall White, l’écume à la bouche. Je sens que ce sera vraiment le choc des civilisations! Au milieu des cris de la foule en délire, l’arbitre se met à siffler comme un dingue, sans aucun résultat. Miss Cruella filme toujours la scène en hurlant d’excitation. À peine deux mètres avant que le Tall White atteigne Baumann, Big Willie le plaque au sol avec la force d’une locomotive. Quel choc! Les deux antagonistes roulent quelques instants sur le terrain, puis se relèvent et se préparent au combat, qui promet d’être mémorable! Du haut de ses trois mètres, le Tall White est très impressionnant, mais même s’il mesure un bon mètre de moins, Big Willie est quand même très imposant avec sa carrure unique. Ils tournent quelques instants l’un autour de l’autre, puis Willie attaque le premier, cherchant à mordre le Tall White aux mollets.
Le général, accouru en hâte sur l’estrade, saisit le micro et tente de calmer les adversaires.
- Messieurs! Allons Messieurs, du calme! Je vous ordonne de regagner vos places immédiatement! Je vous rappelle qu’il s’agit d’un match amical, et que de tels comportements sont absolument prohibés dans la zone 51.
Rien n’y fait. La foule se met à encourager Big Willie. Même le président Obama, debout sur le bord de la tribune d’honneur, se met à lui beugler des encouragements, ce qui n’a pas l’air de plaire au chef des Tall White qui se tient à côté de lui. Dans la cohue, je fais signe tant bien que mal à Cruella de filmer ce qui se passe sur la tribune. On voit maintenant le chef des Tall Whites et le président Obama en pleine engueulade, pendant qu’au centre du terrain la bagarre fait rage. Puis le chef des Tall White fait une grave erreur: il pousse le président. Immédiatement, huit hommes habillés en noir se précipitent sur le Tall White et commencent à le frapper avec des matraques.
Pendant ce temps, Big Willie a réussi à refermer solidement ses mâchoires sur le mollet gauche du Tall White, lequel le frappe à coups redoublés sur sa tête en hurlant:
- Couché, espèce de gros con! Couché!
En un éclair les deux bancs des équipes adverses se vident et les joueurs commencent à échanger des coups sur le terrain. Un peu en retrait, Baumann observe la scène avec un sourire d’allégresse, se disant probablement qu’il s’agit là de son meilleur exploit cette année. Son sourire redouble de bonheur lorsqu’il entend les sirènes d’alarme de la base se mettre à rugir, pendant que des bagarres commencent à éclater un peu partout dans la foule. Soudain, un hélicoptère de combat apparaît au-dessus du terrain et fait du surplace, attendant les ordres. Sachant par expérience de quoi est capable une foule hors de contrôle, je me dis que ça va mal finir. Sur le terrain, Big Willie vient d’arracher son pantalon au Tall White, qui, gêné, cache tant bien que mal ses parties intimes avec une seule main. Satisfait, Big Willie part à la recherche d’un nouvel ennemi et se rue sur le troisième coussin de but qu’il commence à déchirer à belles dents. Je me tourne vers Cruella et je lui crie:
- O.K. miss! On en a assez vu! On se tire, ça va devenir dangereux!
Cruella hoche de la tête pour me signifier qu’elle a compris et se lève, pointant toujours son hyper portable vers le centre du terrain. Les ultimes images du vidéo montreront Baumann se glisser sournoisement derrière les Tall Whites en pleine bagarre pour leur descendre leur pantalon d’un coup sec. Un vrai pervers, ce type.
Nous nous extirpons du stade sans trop de problèmes, Miss Cruella et moi. Il était temps: un vaisseau Tall White arrive en renfort et débarque quelques centaines de guerriers sur le terrain de jeu. Des coups de feu retentissent soudain derrière nous. Dans notre hâte de quitter la zone 51, nous croisons des pelotons armés qui convergent vers le stade au pas de course. L’alarme générale s’est mise en fonction. Cela fait un bruit comme: Oinnnkk! Oinnnkk! Oinnnkk! à intervalle régulier et c’est audible à dix kilomètres à la ronde. Heureusement, personne ne prête attention à nous pendant que nous accélérons le pas en direction de la route qui mène hors de la zone. Derrière, de terribles explosions secouent le stade mais heureusement, nous sommes hors d’atteinte et le champ est libre. Et c’est ainsi que nous quittons la base in extremis en empruntant la même route que celle par laquelle nous sommes arrivés il y a quelques heures. Comme la tension redescend un peu, nous échangeons quelques paroles.
- Eh bien… Je crois que nous pouvons dire mission accomplie, Miss!
- Comme vous dites! Sincèrement Orox, je crois que ce qu’il y a d’enregistré dans mon hyper portable est une véritable bombe!
- Vous savez, je pense que venons de changer à jamais le visage de l’ufologie. Pensez-y: nous savons maintenant avec certitude qu’il y a d’autres êtres dans le cosmos qui sont tout aussi stupides, mauvais et violents que nous le sommes… C’est touchant, d’une certaine façon.
Cruella me regarde drôlement, mais ne dit rien. Après quelques heures, nous arrivons enfin en vue de la première guérite que nous avions franchie déguisés en Tall White Cruella et moi plus tôt dans la soirée. Le bunker est entièrement désert, le personnel s’étant sans doute dirigé d’urgence vers la zone quand les combats ont commencé. Devant nous, à l’est, on voit les premiers frémissements de l’aube qui teintent le ciel en mauve: une nouvelle journée se lève sur le Nevada.
Après avoir dormi toute la journée, je suis attablé dans la salle à manger du motel, un journal à la main, et j’attends Cruella. Lorsqu’elle arrive enfin, vêtue d’une jolie robe d’été fleurie, mon coeur se met à battre un peu mais je n’en laisse rien paraître, comme d’habitude. Je dépose mon journal et je me lève.
- Bonjour Miss! Bien dormi? lui dis-je, en lui tendant la main.
- Très bien merci! Et vous? Oh! Je vois que vous lisez le journal local. Alors? On parle de la zone 51?
- Malheureusement non… mais, mine de rien, j’ai discuté avec quelques clients et plusieurs disent qu’ils ont entendu des bruits d’explosions vers l’ouest, tandis que d’autres affirment avoir vu de drôles de lueurs dans la même direction pendant une partie de la nuit… mais il n’y a rien à ce sujet dans le journal.
- Bon… dit-elle. Je pense qu’ils y sont habitués et que c’est devenu banal… Et bien évidemment, la presse locale ne sait rien de l’histoire… Pour l’instant! Tenez, à ce propos, j’ai fait des copies de sauvegarde sur clé USB de tout ce que j’ai filmé. En outre, j’ai téléchargé le film sur notre serveur au bureau, via mon hyper portable. Nous sommes parés de ce côté-là.
- Parfait, Miss. Eh bien… nous n’avons plus rien à faire ici. Que diriez-vous si nous allions rendre visite à McMurray une dernière fois avant de repartir à Las Vegas?
- D’accord. Allons le saluer, je pourrai en profiter pour lui acheter quelques trucs: j’ai besoin de faire un peu de shopping et de redevenir une femme normale.
Nous entrons dans le magasin et nous nous dirigeons vers l’arrière-boutique. Au bruit, je comprends que McMurray est plongé dans un autre film. Sur le comptoir traîne une bouteille d’alcool vide avec le chiffre «51» inscrit sur l’étiquette. Pauvre McMurray… j’ai l’impression qu’il est un peu alcoolo à temps perdu. Et ce n’est pas le temps à perdre qui lui manque puisque les clients se font de plus en plus rares dans son magasin. Provenant de l’arrière-boutique, on entend comme un bruit de foule, puis on entend McMurray rugir:
-IL FAUT BOUTER LES ANGLOIS HORS DE FRAAAAANNNCE!! (NDLR: «Anglois» est l’ancienne forme du mot «Anglais» au Moyen-Âge.)
Cruella me regarde en secouant la tête.
- Bon… Allons le voir, dit-elle.
Nous entrons dans la pièce et tombons sur un spectacle navrant. Sur l’écran géant, on voit Jeanne d’Arc en plein discours patriotique. McMurray est en bras de chemise, un béret basque sur la tête. Il tient une baguette de pain sous un bras et boit une gorgée à même une bouteille de sa main libre. Il nous regarde et sourit.
- Vive la France, mes amis! Figurez-vous qu’en étudiant ma généalogie sur Internet, j’ai découvert que j’avais aussi des ancêtres français du côté de ma chère mère! Alors? Ça va les «mecs»? comme ils disent dans leur pays d’Asie centrale…
- Oh! Je comprends! s’exclame Cruella. C’est ce qui explique la bouteille de pastis «51» sur le comptoir, n’est-ce pas?
McMurray s’approche et nous dit sur le ton de la confidence:
- Alors là, les «mecs», (comme ils disent dans leur pays), si le Chivas Regal est une boisson divine, le Pernod 51 est au-delà de tout ce qu’on peut imaginer! En plus, vous trouvez pas que cette appellation «51» va bien dans le décor? Hein?
FIN
Lire aussi:
- Du rififi à la zone 51 (partie 3)
- Du rififi à la zone 51 (partie 2)
- Du rififi à la zone 51
- Comment draguer les femmes? Grâce à la Drague Paranormale du Prof. Orox
- Les technologies futures du futur: la nonotechnologie!
- Courrier des auditeurs: le paranormal selon le Professeur Orox
- Voyance, exorcisme et charme aux Microcephals 2010 de Los Angeles
Furax Orox, maintenant que vous avez identifié le samossa belge « TR-3B » avec votre ami Gogole pour frimer
MalvinaCruella, quid du Goudgouz volant, « boudin Sacré » des Babus?Et pas d’histoires de knackis alsaciens, hein!
http://membres.multimania.fr/coloc/bestaire/knacki.htm
Sources:
http://signefurax.canalblog.co.....index.html
Bonjour Olivier. Effectivement, je crois que si l’existence du TR-3B était confirmée, on pourrait rendre compte de plusieurs observations de type « triangle » un peu partout dans le monde. Personnellement, je crois que le TR-3B existe bel et bien, mais que la reconnaissance officielle de cet engin n’aura pas lieu avant 15-20 ans.
Rappelez-vous les rumeurs entourant le F-117 il y a quelques années…
Cher Orox,
C’est avec beaucoup de plaisir qu’à mon retour de vacances, j’ai pu lire l’épilogue de votre reportage.
Figurez-vous que j’ai eu une petite pensée pour vous au cours de ces vacances. Oui oui! Et pas n’importe où: dans des toilettes du New-Hampshire. Vous voilà tout étonné.
En route pour Boston, et au hasard du réservoir vide, nous nous sommes arrêtés dans une station de service dédiée à un couple abducté dans les années ’60…plus particulièrement en ce qui a trait aux toilettes, transformées en véritable « musée ». Un cadre plus étrange encore que l’événement exposé.
Bref,grâce à votre courageux reportage, vous êtes LA référence en matière d’ufologie. C’est pourquoi j’ai eu une petite pensée pour vous en ce lieu de pélerinage inusité.
Illustration: http://www.oddthingsiveseen.co.....rt-ii.html
Chère Orion-e: mais c’est fabuleux! Comme je suis depuis longtemps fasciné par la culture ovnique, ovniesque, euh… ovoïde dis-je bien, aux États-Unis, je vais sûrement aller voir ça un de ces quatre.
J’aime beaucoup le joli dessin qui rappelle le petit détail génant: sur terre ces extra-terrestres auraient beaucoup de vent dans la tête pour pouvoir la tenir
Bref, même si je ne me rappelle pas de l’histoire de Betty Hill, ça fait plutôt « Benny Hill ». Ils auraient pas fait une erreur d’orthographe ?
La TR-3B! Mais ce sont les années 60, non?
Le Triumph d’Anita Ekberg dans la Dolce Vita:
http://imcdb.org/images/132/596.jpg
Gogol oops: Céline Dion en plein vintage!
Orox, gar(d)e à vous!
Repos: le F-117, certes…
http://lt.macfly.free.fr/images/avions/F117.jpg
Fixe: mais le B-2 Spirit…
http://secretdefense.blogs.lib.....-reti.html
Olivier: Je vais vous donner un lien ultrasecret, mais jurez-moi de ne pas le révéler à personne d’autre sinon, des « men in black » drogués au gaz hilarant viendront me désintégrer au moyen de micro-ondes pulsées.
http://www.fas.org/irp/mystery/aurora.htm
La technologie permettant de distinguer ce prototype des autres était disponible dès les années 80. Entre la découverte d’une technologie et son application concrète il y a toujours un délai de quelques années. Donc, jusque là pas de problème et je comprend très bien que les États-Unis ont leur « Black programs » servant à développer des prototypes aux performances spectaculaires. Là où je diverge, c’est quand on affirme sans rire que les ET sont à la source de ces technologies…
Quant à Anita Eckberg, pour citer Bob Hope, je dirais que ses parents mériteraient le Prix Nobel d’architecture tellement cette femme était belle!
Là où je dis verge, c’est quand on affirme sans rire que les ET sont à la source de ces technologies…
Comment, Professeur Orox, pouvez-vous feindre d’ignorer que ces ovnis ne sont que la vulgaire rétroingéniérisation védique des Nazis du 4ème Reich aux Illuminatis du Nouvel Ordre Mondial?
Mais peut-être qu’une prochaine escapade avec Miss Cruella nous en apprendra d’avantage sur les Vailixis hyperboréens… si les petits MIB ne vous mangent pas!
PS – Faites aussi attention aux grands MIW (Men In White) reconnaissables à leur voiture à hublots et gyrophares…
Comment, Professeur Orox, pouvez-vous feindre d’ignorer que ces ovnis ne sont que la vulgaire rétroingéniérisation védique des Nazis du 4ème Reich aux Illuminatis du Nouvel Ordre Mondial?
- Tout simplement parce qu’ils s’agit d’un complot 3D. Le complot des zovnis védiques du 5ième Reich recèle en lui même un autre complot très très secret, et ce premier complot ne sert qu’à masquer le second: le vrai. En feignant de ne pas croire au premier, je me rapproche de la vérité. Il y a un piège dans le piège comme dans Dune de Frank Herbert. Mais un complot dans un complot cela fait 2, pourquoi donc le terme « complot 3D? ». Aucune idée… mais je travaille la-dessus soyez-en sûr et je découvrirai un jour de quoi il retourne.
Tiens, le B2 attaque les montagnes de Fresno (CA). C’est vrai qu’il a une sale gueule de raie, le pauvre, et qu’il n’en est pas à sa première TS:
http://www.geekologie.com/2008/07/crashed_b2_bomber_pics_get_me.php
Et toujours plus de zone sur Area51:
http://area51blog.wordpress.co.....alifornie/
Bien sur, Professeur Orox, la perspective d’un duel USAF/Zytys sponsorisé par la CIA ne vous aura pas échappé.
« Bien sur, Professeur Orox, la perspective d’un duel USAF/Zytys sponsorisé par la CIA ne vous aura pas échappé. »
- Bien sûr que non, j’allais justement le dire, bien sûr… Mais dans le même ordre d’idée, il existe un film Hollywoodien (les très grands films sont toujours Hollywoodiens) mettant en vedette les oreilles de Will Smith: le fameux et très crédible « Independance Day », rempli de combats épiques contre de méchants ET presque aussi laids que celui de l’affaire Vagina au Brésil. Pardon, je voulais dire « Varghina »…
Et pendant ce temps-là, les petites marmottes abusaient du chocolat Roswell et con-fusionnaient TR-3B et B-2:
http://michel.mahler.free.fr/Aviation/Roswell_OVNI_Atlantide/709_Le_plus_important_crash_d_OVNI_depuis_Roswell.htm
Et puis, TR-3B,TR-3B,TR-3B… j’aime bien les Triumph certes, mais les B-2 (much):
http://www.youtube.com/watch?v....._embedded#!
Il a vraiment de la gueule… Et j’aime bien son enjoliveur anti-piéton situé à l’avant… Ça peut séparer un troupeau d’alter-mondialiste en moins de deux…
Ça peut séparer un troupeau d’alter-mondialiste en moins de deux…
Meuh non, c’était juste un épouvantail à Zytys™ vintageant dans son show-room… avec pour décor une maquette de fond à ± 2 milliards $.
Mais pour la guérilla urbaine rien de tel que les bonnes vieilles méthodes:
http://westcoastchoppers.com/w.....RGIS-2.jpg
Pour les Bombardiers y a pas à dire ils sont très forts.
Maintenant, pour les bécanes plus ringard tu meurs…
Vaut mieux laisser ça aux Japs : http://thurly.net/00l1
Vaut mieux laisser ça aux Japs…
C’est vrai qu’une danseuse Honda coute moins cher qu’une fille de l’air de chez Northrop:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Northrop_B-2_Spirit
Et un débunkage de chez VisionRealm plus cher qu’un débunkage de chez Zététique…
http://thurly.net/00h2 ( http://thurly.net/00h3 )
Un lien au hasard du buzz…
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/bill-clinton-aurait-egare-les-codes-nucleaires-pendant-quatre-mois_930160.html
Sinon, plus grââââââââââve:
http://fr.rian.ru/defense/20101027/187724429.html
(affaire tout aussi buzée!)
MAIS QUE FONT LES ZYTYS? (là-dedans!)
Lunch réjouissant: je viens de trouver ceci. Savais pas trop où le publier pour vous le partager; vu l’effet hilarant, j’ai pensé que le Delirium d’Orox serait tout approprié.
Qui sait, cette mythologie moderne saura peut-être vous inspirer de nouvelles aventures, cher Prof.
Note: je n’ai aucun lien de parenté avec les entités d’Orion. Je songe même à changer de pseudo. Et si tout ça est vrai? Ben qu’on me passe à travers une singularité, par Arctarus!
Chronologie des histoires terrestres et extraterrestres:
http://bistrobarblog.blogspot......es-et.html