Vous voulez croire au paranormal? Alors fréquentez l’université!
Des études avaient déjà démontré que le niveau de croyance envers des phénomènes paranormaux (fantômes, visites des extraterrestres, télépathie, voyance, astrologie, etc.) tendait à augmenter en fonction de la scolarité, entre les études primaire et secondaire. Or, une nouvelle recherche effectuée auprès d’étudiants d’universités américaines suggère que la croyance au paranormal croîtrait également avec les années passées à fréquenter ces établissements d’enseignement.
Dans le livre Devenez sorciers, devenez savants de Georges Charpak et Henri Broch (nous en avons déjà parlé dans le message Quand les événements les plus improbables se produisent tous les jours), on peut voir un graphique illustrant les résultats d’une enquête qui indiquait que «quelle que soit la situation religieuse, la croyance au paranormal est d’autant plus fréquente que le niveau d’études est plus élevé».
Sur ce graphique – qu’on peut aussi voir en ligne ici, dans la section Zététique du site de l’Université de Nice-Sophia Antipolis – les niveaux de croyance au paranormal s’établissent comme suit (proportions approximatives): primaire 35%, primaire supérieur 50%, secondaire 60%, supérieur non scientifique un peu moins de 70% et, seule exception à cette tendance, le niveau supérieur scientifique avec un peu plus de 50%. La même étude évaluait à 48% la proportion de la population générale qui croit au paranormal.
Or, s’il faut en croire un sondage dont les résultats viennent d’être publiés dans une revue sceptique américaine, le numéro «janvier-février» de Skeptical Inquirer, la croyance au paranormal s’accroîtrait aussi avec le nombre des années passées à fréquenter l’université. Ainsi, 23% des étudiants de première année auraient exprimé une «croyance générale envers les concepts du paranormal», contre 31% chez ceux qui sont plus avancés dans leurs études du premier cycle et pas moins de 34% chez les étudiants des cycles supérieurs.
«Tandis que les gens accèdent à des niveaux universitaires plus avancés, la probabilité de croire aux dimensions paranormales s’accroît», indiquent Bryan Farha et Gary Steward Jr., les auteurs de l’étude basée sur les réponses de 439 étudiants d’universités américaines.
Faut-il automatiquement en conclure que c’est le nombre des années passées à l’université qui cause l’augmentation du niveau de croyance envers ces phénomènes? Non, pas nécessairement. S’il y avait effectivement une corrélation entre ces deux variables, cela ne garantirait cependant pas qu’il y ait un lien de causalité direct.
Pour le plaisir d’émettre des hypothèses, on peut par exemple imaginer que l’âge des étudiants (et non pas leur niveau d’études universitaires, bien que les deux soient généralement liés) soit la cause de l’augmentation de la probabilité de croire au paranormal. Techniquement, on appelle cela une variable intermédiaire. Les chercheurs n’ont apparemment pas recueilli de données dans la population générale pour le même groupe d’âge, disons de 18 à 25 ans, mais qui dit qu’on ne pourrait pas y observer la même tendance? Il y a probablement des différences psychologiques notables entre une personne de 18 ans, qui est à la limite de l’adolescence, et un jeune adulte de 24 ou 25 ans.
Quoi qu’il en soit, notez que l’article de Skeptical Inquirer n’est pas en ligne mais que le site LiveScience.com en donnait un compte rendu assez détaillé. Cette enquête universitaire reprenait les treize questions d’un sondage Gallup (2001) dans lequel on examinait la croyance à la guérison psychique ou spirituelle, aux perceptions extrasensorielles, à la possession démoniaque, aux fantômes, à la télépathie, aux visites d’extraterrestres dans le passé, à la clairvoyance, à la communication mentale avec les morts, à l’astrologie, à la sorcellerie, à la réincarnation et au «channeling». Les répondants pouvaient soumettre trois réponses: «je crois», «incertain» ou «je ne crois pas».
Globalement, la proportion des universitaires (tous niveaux confondus) qui croit en ces phénomènes est cependant moindre que dans la population en général, à l’exception de la guérison paranormale (56% contre 54%) et du retour de fantômes ou d’esprits en certains lieux ou dans certaines circonstances (39% contre 38%). Par contre, la croyance aux perceptions extrasensorielles est très nettement moins répandue chez les étudiants (28%) que dans l’ensemble de la population (50%).
Autre fait remarquable dans le tableau des résultats, la proportion d’universitaires de tous niveaux ayant donné «incertain» comme réponse dans chacune des treize catégories est systématiquement supérieure à celle de la population en général. Ce phénomène n’est pas directement commenté dans l’article de LiveScience.com, mais pourquoi ne pourrait-on pas y voir une plus grande ouverture d’esprit de la part des étudiants?
Sans surprise, les auteurs de l’étude soulignent que les médias sont probablement responsables du niveau «élevé» de croyance au paranormal, aussi bien dans la population générale que chez les étudiants.
Lire aussi:
- Lisa Williams: voyante et médium, ou mentaliste?
- Channeling et contacts extraterrestres
- Magie noire mise au défi - vidéo
- Fantômes et anges du Canada
- L'Amérique paranormale
- Sommeil troublé à la pleine lune ?
- Un Britannique sur deux se croit télépathe
- Pleine lune: un effet sur les humains?
- Aurait-on découvert la substance qui fait croire au paranormal?
Je suis d’accord avec l’hypothèse que les médias y sont pour quelque chose !
Premièrement, la génération 80 (donc 18/25ans actuellement) est la génération X-Files, Au-delà du réel: l’aventure continue, Sliders, Code quantum …!
D’autres séries existaient avant mais étaient moins répandues et avaient un plus petit nombre de spectateurs (1er version de Au-delà du réel, Au coeur du temps, …)
Ça expliquerait un certain nombre de choses…
Surtout que les publics adeptes des séries « fantastiques » et des « films fantastiques » ont beaucoup grandi et évolué.
Ce qui correspond à une mutation du marché des films qui étaient dans les années 50/60/70 sur les marché parallèle série B, Z …Ed –Wood entre autres !
(À l’inverse du Japon et de l’Angleterre, très prolifique avec la toho et hammer -film de monstre, fantôme, esprit…)
Pour exploser fin 70 et atteindre son apogée dans le milieu des années 90. Ce qui correspond exactement à la tranche d’age concernée.
Il y a eu aussi aux mêmes époques multiplication d’émissions télévisées sur le thème du fantastique.
(En France on se souviendra de Jacques Pradel qui a hanté mon enfance de femme blanche sur les bords des nationales de Seine et Marne !!!! Aujourd’hui, c’est lui qui est porté disparu.)
Autre solution !
Confrontés à l’irréalité bien vraie de l’organisation universitaire, les étudiants finissent, à cause des situations abracadabrantesques, par croire aux fantômes et au paranormal !
Car l’université, est bien un univers totalement différent … étrange … fantastique !
Bonjour à tous, voilà un article qui a bien peu de commentaires, c’est dommage !
Je rejoins Yasashii pour l’explication médiatique : le paranormal a pris une énorme place dans les séries télé il y a une dizaine ou une quinzaine d’années, l’approche de l’an 2000 y a certainement été pour qq chose. Mais aujourd’hui on constate que les séries partent plutôt du côté d’enquêtes scientifiques, et non plus paranormales. Alors une question : va-t-on voir les courbes de croyance au paranormal s’inverser ??? Peut-être pas, mais baisser, ce ne serait pas étonnant.
Par contre, j’aurais une autre hypothèse à propos du niveau de croyance des étudiants au paranormal, dont à l’astrologie (sujet que j’ai approfondi).
1) L’astrologie par exemple, est quelque chose d’extrêmement complexe (tout le monde s’y perd, même les astrologues qui ne trouvent jamais de terrain d’entente). Or, les années universitaires qui s’accumulent développent une certaine sensibilité à la complexité : ce qui est complexe est plus crédible que ce qui est simpliste. D’où, pour les 1ères années au moins, une plus grande sensibilité de ce point de vue. Remarque : quand on s’intéresse au problème de l’extérieur seulement, l’astrologie paraît simpliste, archaïque, donc inintéressante. Mais l’étudiant justement, a tendance à se cultiver tous azimuts pendant sa scolarité supérieure.
2) Mais ceci ne suffit pas. J’aimerais ajouter que, au moins dans les sciences dures et en Philosophie (domaine que je connais un peu), jusqu’en Maîtrise l’étudiant croule sous les remises en question conceptuelles. On l’habitue à accepter l’idée que ses conceptions traditionnelles sont fausses, et que les découvertes scientifiques remettent en question les habitudes et les préjugés (Thèse de Bachelard par exemple). Or, ne voit-on pas là une explication de « l’ouverture spontanée à l’extraordinaire » en général ? A partir de la Maîtrise, mais surtout du 3ème cycle, l’étudiant commence à expérimenter la Recherche, donc à mieux maîtriser les limites de « ce qui sort de l’ordinaire ». A ce moment-là, tout ce qui surprend n’est plus synonyme de crédible, et ce qui est complexe ne suffit plus à surprendre : si cette complexité n’est pas structurée, elle est un grand chaos.
Je crois qu’il ne faut donc peut-être pas s’étonner que le niveau de croyance augmente avec les 1ères années d’étude à l’université.
3) Mais cela n’explique pas les chiffres pour les chercheurs (inférieurs mais encore consistants)… Là je n’ai pas d’explication toute faite, mais j’aimerais soulever un problème propre à l’astrologie. Quand on suit les échanges sur les signes du zodiaque (voir ailleurs sur ce blog), on peut constater un schisme entre les fondements de l’astrologie et la pratique de l’astrologie. Autrement dit, la pratique de l’astrologie est une chose, mais ses fondements en sont une autre. Les astrologues pratiquent, mais ne s’interrogent pas vraiment sur les fondements de l’astrologie, ce qu’ils laissent aux… sceptiques ! Or, j’aimerais proposer pour la croyance à l’astrologie de distinguer entre la croyance en la réalité des fondements de l’astrologie, et celle dans les applications de l’astrologie. Parce qu’il n’y a pas besoin de connaître les fondements de l’astrologie pour monter un thème…
Or, dans les professions à haut niveau d’études, il y a les théoriciens qui jugent d’une discipline sur la pertinence et la cohérence de ses fondements (faute de temps : je ne vais pas me taper 5 ans d’études en bio et en philo pour croire à Darwin…). Je crois que les théoriciens donc, croient moins en l’astrologie que ceux qui la jugent par ses applications, d’où la contradiction habituelle entre le peu de Français qui croient à la réalité de l’astrologie, et de l’autre ceux qui croient dans l’efficacité de l’astrologie à décrire le caractère.
Finalement, je crois, mais c’est sans preuve, que le niveau d’études amène à être sensible à la complexité du paranormal en général, mais qu’à un moment c’est l’importance que l’on accorde aux fondements de l’astrologie qui décide de si on y croit ou non. Je pense que les chercheurs scientifiques et en philosophie par exemple, devraient être particulièrement hermétiques à l’astrologie puisque faute de temps ils la jugeront sur ses fondements, lesquels sont insupportables pour l’intellectuel contemporain (sympathie universelle, jugements qualitatifs, absence de remise en question, atmosphère Renaissance, spiritualité exacerbée, etc.). Les autres ne se prendront pas la tête et monteront des thèmes ou iront voir un astrologue pour juger…
D’où peut-être pourquoi un grand nombre de chercheurs n’y croient pas, et un autre grand nombre y croit : il y a ceux qui jugent (négativement) sur les seuls fondements, il y a ceux qui jugent (plutôt positivement) sur la pratique, il y a tous ceux qui restent entre les deux dont l’avis était établi avant, et il y a encore ceux qui n’ont pas le temps de s’y intéresser vraiment et qui gardent leur avis acquis dans les 1ères années d’université…
Voili voilou !
Des réactions ?
Serge
Bonjour,
je voudrais apporter ma contribution à cet article, même si il date un peu. Je suis moi-même étudiant à l’université, en seconde année de Master de lettres. j’ai aussi fait des études scientifiques (bac S et un an de prépa en PCSI).
Je vais faire un message court; revenons à la définition de « paranormal »: « qui n’est pas explicable par les données et les lois normales, dans le domaine considéré ». (source: Petit Robert). Or, plus une personne est cultivée, plus elle apprend qu’aucune loi n’est immuable. Le parnormal ne concerne que ce qu’on ne peut expliquer en l’état des connaissances actuelles (le reste n’est que « fantaisie »). Dans cette optique, je considère comme bien plus étrange le fait de ne pas croire au paranormal que le contraire. Ne pas y croire, c’est croire que nous possédons déjà toutes les explications de l’univers (pas la peine de s’étendre sur la prétention que cela représenterait).
Pour ne prendre qu’un exemple, concevoir un temps différent à 10000 mètres que celui qui est sur terre aurait été considéré comme une ineptie au 19ème siècle. C’était de l’ordre du paranormal (les lois de la physique disait à cette époque que le temps était fixe). Einstein a démontré le contraire par la théorie de la relatvité générale. Ce n’est d’ailleurs plus une théorie puisque la partie qui concerne le temps a été expérimentée et prouvée (avion avec horloge atomique, dans les années 50 (l’année est à vérifier)).
Que dire des nouvelles théories comme la « théorie des cordes » qui révolutionnent notre manière de concevoir l’univers. Bien sûr ce n’est que théorie, mais elle pourrait bien s’avérer concluante, et si ce n’est pas celle-ci, ce sera probablement une autre.
Voilà, je pense que ne pas croire au paranormal est le fait d’un esprit fermé et non cultivé. je me réjouis que l’université permette aux étudiants de se débarrasser de leurs préjugés, et inquiet qu’elle le fasse sur si peu de personnes. Quant aux chercheurs, ce sont les premiers à devoir être objectif (sans préjugés), les seuls préjugés qu’ils puissent s’autoriser étant les hypothèses et les axiomes (ce qui précède la démonstration et l’expérience).
Cela ne veut pas dire que j’encourage à croire les choses sans preuves. Je pense que la seule réponse possible à la question « tel évènement paranormal est-il possible? » est « incertain », sauf si on a la preuve qu’il existe.
Enfin, je voudrais faire un clin d’oeil à la littérature, et plus précisément à la littérature de science-fiction dont Jules verne est un maître. Il parlait de sous-marins et de fusées bien avant qu’ils n’existent, et bien avant X-files!! Ne confondez pas média et séries ou films. Alors que le premier concerne la communication, les deux autres sont de l’art (plus ou moins valable, je l’accorde, mais enfin de l’art) et repose donc sur l’imagination de ceux qui les créent. Pour certains de ces artistes, ils ne sont pas si différents de Jules Verne, et s’appuie sur la science de leur époque pour tenter d’imaginer, voire d’anticiper le futur. par exemple, la série Sliders est inspirée de la théorie des trous de ver, tirée de la théorie d’Einstein, et met en scène une des deux explications scientifiques apportée aux trous noirs (l’autre étant que ces trous ne donneraient pas sur une autre dimension mais serait un néant; personellement, j’ai autant de mal à imaginer le néant qu’une autre dimension, voire encore plus!)
Salutations.
PS: l’université n’est pas si désorganisée (et l’organisation absolue n’existe pas, nulle part) et si elle l’est en partie, cela ne veut pas dire que ce manque d’organisation se répercute dans l’esprit des étudiants!
je suis à l’heure actuelle dans une passe difficile et j’ ai le sentiment que ma soeur décédée est à côté de moi et fais attention à tous ce qui pourrait m’arrivée.je souhaiterais que vous me disiez si c’est possible et que faire pour ne plus il pensée avec tant de mal en moi!Je voudrait aussi qu’elle ne m’obsède plus ,qu’elle repose en paix.merci
Losrqu’on est en deuil d’une personne proche, il est tout à fait normal de sentir encore sa présence. Si vous vivez des choses difficiles en plus, cela vient s’ajouter à ce que vous avez vécu pendant le deuil et ca en fait peut-être beaucoup à supporter en même temps.
Le temps n’efface rien mais permet, avec le recul, d’envisager autrement les situations qui nous perturbent. Lorsqu’on est au coeur de la tempête, on perd de vue nos repères, on se dit que ca ne finira jamais puis un jour, c’est l’accalmie. Et alors on comprend vraiment ce qui s’est passé.
Bon courage!