Une année de rêves (oui, avec un «s»)

Rédigé par JC le — Publié dans Conscience/rêves

Si j’ai entrepris la rédaction d’un journal de rêve il y a un an, c’était avant tout afin d’améliorer le rappel de mes souvenirs oniriques dans le but ultime de pouvoir faire des rêves lucides. Il s’agit d’un type particulier de rêves dans lesquels on prend pleinement conscience qu’on est en train de rêver et qu’on peut ensuite contrôler. Ils sont d’une intensité et d’un réalisme beaucoup plus grand que les rêves ordinaires; certains prétendent même qu’ils semblent plus réels que la réalité.

C’est aussi ce que j’ai pu constater dans mon expérience personnelle, mais ils sont plus que très réels; ils sont imprégnés d’un sentiment extatique très intense. On a l’impression de vivre une expérience très profonde. Pendant le cours de cette année donc, j’ai eu l’occasion de faire plusieurs rêves lucides, presque toujours au terme d’une assez longue nuit de repos, alors que la phase de sommeil paradoxal occupe la plus grande partie du cycle du sommeil.


Comment déclencher des rêves lucides? Certains peuvent se produire spontanément ou apparemment spontanément, car on peut imaginer qu’on puisse entendre un bruit, par exemple, et qu’il entraîne un réveil partiel. Certains appareils qui prétendent favoriser le rêve lucide fonctionnent selon ce principe; dans le cas du NovaDreamer il y a détection des mouvements oculaires rapides caractéristiques du sommeil paradoxal et émissions de signaux lumineux par des petites lumières rouges placées sur les côtés des yeux. Il a été conçu par Stephen LaBerge, le pionnier dans l’étude scientifique du rêve lucide.

D’autres rêves lucides peuvent être déclenchés quand le rêveur remarque des détails irréalistes qui lui permettent de prendre conscience qu’il rêve. J’ai déjà expérimenté ce genre de prise de conscience après être passé à côté des centaines de fois. J’ai remarqué que le temps s’écoulait trop rapidement dans un rêve, ce qui peut sembler étrange puisque le temps ne semble pas du tout compter dans les rêves. Ce constat m’a permis de réaliser que je rêvais et j’ai senti que je commençais à me réveiller, mais en faisant des efforts, j’ai réussi à sombrer à nouveau dans le sommeil sans avoir atteint un état d’éveil qui soit «irréversible». Je suis alors resté dans le noir total pendant plusieurs secondes avant qu’une scène complète n’apparaisse d’un coup devant moi… c’est quelque chose d’impressionnant à vivre.

D’autres personnes utilisent une méthode qui consiste à vérifier régulièrement pendant la journée s’ils sont en train de rêver. L’habitude étant créée, ils peuvent continuer à se poser cette question pendant leur sommeil et, avec un peu de chance, réaliser que la réponse est affirmative. Pour ma part, j’utilise une méthode dérivée que je me répète au moment de m’endormir: «si je vole comme un oiseau, c’est que je suis en train de rêver». Et ça marche. Mais encore faut-il faire des rêves de vol suffisamment souvent et c’est là que le journal de rêves se révèle encore très utile. Il permet de relever les situations fréquentes et de les utiliser comme éléments déclencheurs du rêve lucide. Certaines personnes qui font des cauchemars peuvent utiliser le rêve lucide afin d’y mettre fin; elles prennent conscience qu’elles rêvent pendant le cauchemar, font ensuite face aux personnages malveillants et leur demandent des explications. J’ai déjà vécu ce genre de résolution. Ça peut sembler étonnant mais ça fonctionne à long terme; les miens ne sont jamais revenus…

J’ai aussi porté une attention particulière aux phases hypnagogiques et hypnopompiques, c’est-à-dire les phases de transition entre l’éveil et le sommeil pour la première et l’inverse pour la seconde. Les phases hypnagogiques, qui se produisent donc le soir, sont caractérisées par des images et parfois de très courts rêves de quelques secondes au maximum. Les images sont perçues comme extérieures, comme si on regardait un écran. On ne se sent pas immergé comme dans un rêve. Avec un peu d’entraînement, on peut rester partiellement conscient au moment où on arrive dans cette phase. On peut voir des patterns de taches de lumières ou des motifs plus complexes et ordonnés. Dans le cas de taches, on peut les observer et remarquer une ressemblance avec un certain objet et le voir se dessiner de façon beaucoup plus précise. C’est un peu comme les formes qu’on voit dans les nuages.

Pourquoi s’intéresser à cette phase de rêverie? C’est parce qu’on peut aussi prendre le contrôle de ces images et les modifier selon notre volonté. Changer la forme, la couleur ou la direction s’il y a mouvement. Et cette capacité de modifier les images hypnagogiques a une proche parenté avec le contrôle qu’on peut avoir dans un rêve lucide.

Contrairement à la phase hypnagogique dont j’ai très fréquemment conscience, presque tous les jours en fait, la phase hypnopompique est beaucoup plus rare et de nature différente. Elle se présente non pas comme des images sur un écran quand on a les yeux fermés, mais plutôt comme une déformation de la réalité lorsqu’on a les yeux ouverts, le matin venu. Une chemise jetée sur une chaise peut se transformer en une personne assise, alors qu’on pense être réveillé et qu’on a les yeux ouverts. Ici encore, il est possible d’avoir un certain contrôle sur ce qu’on voit, d’arrêter un mouvement ou de modifier l’apparence d’une «apparition».

L’expérimentation de cette phase demande des conditions de réveil particulières; il faut qu’il soit évidemment graduel et peut-être dans une phase particulière du cycle du sommeil (une hypothèse, à vérifier). Le fait est que les déformations hypnopompiques sont beaucoup plus rares que les images hypnagogiques. J’ai déjà vécu un cas étrange dans lequel je pouvais faire un zoom sur un objet, le faire grandir, et, en même temps, voir par rapport aux autres objets qui l’entourent que sa taille reste la même, le tout en étant assis dans mon lit avec les yeux ouverts…

Un autre phénomène qui a retenu mon attention est que le fait de se souvenir des rêves de la nuit précédente peut entraîner la remémoration de rêves qui sont perçus comme beaucoup plus anciens. Ce phénomène se produit rarement, mais il est évident que les anciens rêves sont rappelés par analogie (situation physique, personnages, etc.). J’ai même déjà vécu plusieurs rappels en cascade; un ancien rêve qui date de plusieurs années et dont je ne m’étais probablement jamais souvenu qui revient parce qu’il ressemble au rêve de montagne de la nuit précédente et qui en appelle un autre et ainsi de suite. Et je pouvais me souvenir de l’époque de ma vie dans lequel ces rêves ont été faits. Ça donne un peu le vertige. Mais ça n’a rien à voir avec le rêve lucide…

Quelques liens de départ sur le rêve lucide:

Rêve lucide – Articles et techniques
Lucide dreaming links
Lucidity Institute


Lire aussi:


3 réponses à “Une année de rêves (oui, avec un «s»)”

  1. soma dit :

    Bonjour,

    Votre expérience et vos commentaires sont très intéressants, je suis à la recherche d’informations à propos des images hypnagogiques et trouvent bien peu de chose. peut-être pouvez-vous m’aider? Pour ma part, je fréquente davantage les images hypnopompiques mais jamais de la façon dont vous parlez, les yeux ouverts… peut-être pouvez-vous m’indiquer un ouvrage de référence sur ces phénomènes. Je vous en remercie et bonne continuation.

    Soma

  2. galgad dit :

    cela fait un moment que j’éssai de faire des rêves lucides. Je n’ai réussi qu’une fois et les sensation intense que j’ai ressentit sont très impréssionantes ! Seulement je n’ai jamais réussi à reprendre conscience d’un rêve dans le rêve. Si vous avez des conseils à me donner ce serait avec joie !! Merci de cette belle analyse !!
    Galgad.

  3. chouki dit :

    Salut à toi gentil blogueur du paranormal ! :)

    Alors c’est par hasard en cherchant des infos sur les rêves que je découvre ce blog et ce post ma foie fort intéressant… :)
    Je suis très amusée de voir que qq peut se prêter au jeu d’écrire ses rêves pour mieux s’en souvenir et essayer de les contrôler ! Je dis ça parce que moi je ne « rêve » que d’une chose : pouvoir dormir sans rêver !!!

    En effet depuis l’âge de 6 ans à peu près « mon cerveau à décidé de ne plus dormir la nuit » si je puis dire car rêver et mon lot quotidien ! Mais attention je ne fais pas du petit rêve gentillet où je me vois voler… (si seulement mes nuits seraient calmes…)… moi je rêve d’histoires de la vie courante ou bien d’histoires complètement tirées par les cheveux mais d’un étonnant réalisme qui avec l’âge me laissent de plus en plus déboussolée au réveil en venant même parfois à me demander laquelle de mes « 2 vies » est la vraie !!! :S

    Par contre je n’ai jamais rêvé les yeux ouverts… mais une chose est sûre bien souvent je me réveille bcp plus fatiguée que je ne me suis endormie et courbaturée de partout comme si j’avais vécue une autre vie durant ma nuit ! C’est somme toute plutôt éprouvant car ayant l’habitude de rêver depuis toute jeune moi aussi j’ai trouvé qq failles au système me permettant de me réveiller pour sortir de mon rêve (ou de mon cauchemar !) mais voilà que mon cerveau ayant comme pris son indépendance lui ne le voit pas de cet oeil et me fait rêver que je me réveille !!! Et ça c’est terrible car me croyant sortie de mon rêve toutes les « erreurs » qui m’ont fait m’apercevoir de mon sommeil ont disparu et là « mon rêve devient réalité » mais d’une façon encore plus intense car étant persuadée de m’être réveillée ! :/

    Et depuis le tps j’ai appris moi aussi a reconnaitre le faux réveil… mais mon cerveau continu à me jouer des tours et il peut me rejouer la scène du « faux réveil » jusqu’à 5 fois !!! Alors bonjour le rêve en cascade !!! C’est plutôt épuisant… alors qq fois je me mets à rêver la journée d’avoir un bouton « ON/OFF » derrière le crâne pour dormir en paix et me reposer ! ^^

    Voilà ! Je raconte ma vie mais j’avais envie de partager un peu de cela… et si tu avais un avis… ou l’envie de développer ton sujet… ça m’intéresse ! :)

    Bon courage pour la suite et merci pour ce blog bien sympathique et « pas très normal » ! ^^